Le baby blues, un syndrome méconnu du grand public. Il s’agit d’une déprime post-natale, qui trouve son origine dans des causes physiologiques et psychologiques dans les jours suivant un accouchement. Et, dans les cas les plus extrêmes, ce syndrome peut conduire au suicide. C’est ce scénario dramatique qui s’est déroulé à l’hôpital du Kremlin-Bicêtre, dans le Val-de-Marne, ce samedi. Une jeune femme de 32 ans, souffrant par ailleurs d’anémie, s’est pendue dans les toilettes de l’hôpital.

« On sait que les urgences sont saturées, que les effectifs sont réduits le week-end, indique un syndicaliste. La patiente a-t-elle pu bénéficier d’un accompagnement complet et d’une surveillance optimale ? Comment s’assurer que cela ne se reproduira pas ? », s’est ainsi interrogée la CGT suite au drame. En effet, le manque de moyens humains ne permet pas de suivre les patients dans des conditions optimales. La tenue d’un Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) dès mardi sera l’occasion de poser ouvertement ces questions, qui relèvent d’une urgence vitale.

Alors que des vagues de suicides touchent les personnels des hôpitaux, la détérioration des conditions de travail et le surmenage des effectifs font aussi des victimes parmi les patients. Une situation qui, dans la bouche des directions d’hôpitaux et du gouvernement, est légitimée par le discours froid des coûts trop élevés d’un service de santé de qualité, public et gratuit. Surtout, l’embauche massive de personnel, permettant d’éviter les situations permanentes de surmenage, et l’entière gratuité des soins pour que tout un chacun puisse être soigné dans de bonnes conditions, sont autant de revendications immédiates pour mettre un terme à cette situation intolérable. Car le constat est sans appel : la précarité en milieu hospitalier tue.