Le PS multiplie les preuves d’amour à l’égard de l’organisation patronale : ANI, loi Rebsamen, loi Macron I, loi Macron II, menaces sur le Code du Travail ou encore contre-réforme des retraites complémentaires sont autant de réformes issues de l’idylle, au détriment des travailleurs. Mais avec l’intégration de la présidente du MEDEF Hérault dans la liste socialiste de la région Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, un nouveau cap de l’entente avec le MEDEF a été clairement franchi !

La région Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, bastion historique du courant socialiste, devrait être l’une des rares régions conservées par le parti de Manuel Valls. Carole Delga, tête de liste et favorite du scrutin, vient d’intégrer à la septième position de la liste héraultaise, la présidente du MEDEF local, Marie-Thérèse Mercier, en position éligible. « Travailler pour le développement économique comme je le fais, c’est lutter contre la montée du FN » a déclaré la candidate socialiste pour justifier l’alliance avec l’organisation patronale. Ainsi, le PS non seulement aligne ses positionnements économiques sur ceux du patronat mais choisit désormais au sein de l’organisation patronale ses propres représentants.

Fusion des listes LR/PS dans le Nord

Toujours derrière l’inépuisable argument de la « lutte contre le FN », Manuel Valls a appelé à la fusion de la liste socialiste à celle des Républicains, dans le Nord, contre Marine Le Pen. « Quel que soit celui qui arrive en deuxième position au premier tour, que ce soit Pierre de Saintignon (PS) ou Xavier Bertrand (LR), le front républicain ne lui donnera pas assez de force face à Marine Le Pen » argue-t-on du côté de Matignon pour en venir à la conclusion que la question de la fusion des listes « se posera » pour la gauche comme pour la droite au « soir du premier tour ». Un argument qui a du mal à convaincre au sein même de la formation socialiste. « À quoi joue-t-on à proposer aujourd’hui une fusion LR/PS ? On voudrait faire gagner le FN qu’on ne s’y prendrait pas mieux  », a réagi sur Twitter le député socialiste François Lamy, proche de Martine Aubry.

Comme toujours, le PS se sert de l’épouvantail Front National pour masquer la politique ultra libérale que son gouvernement met en place. En Midi Pyrénées Languedoc Roussillon comme dans le Nord, il s’agit de la même stratégie pour poursuivre le travail de sape des acquis des travailleurs voulu par le patronat. Les militants d’Europe-Écologie-Les-Verts et du Front de Gauche se sentiront sans doute à nouveau trahis lorsque les dirigeants de leur liste fusionneront avec celle du PS au second tour. Quant à la reddition effective du PS au patronat, il n’y a plus qu’à attendre la nomination de Pierre Gattaz à Matignon pour qu’elle soit définitivement entérinée.