Cette salariée a dû accepter de travailler plus de 150 fois pour des périodes rarement plus longues qu’une semaine pour le même poste et se voit donc privée de tout renouvellement de contrat. Le conseil de prud’hommes a donc été saisi « pour requalification du contrat de travail de CDD en CDI, avec rupture abusive, car il y avait clairement un poste permanent à pourvoir ».
Si ce cas peut sembler exceptionnel, les abus en la matière sont très fréquents, dans le privé comme le public. Les flous juridiques sur le cumul de CDD permettent aux entreprises d’utiliser à souhait le chantage à l’emploi : les salariés ne se voyant proposer un renouvellement de leur contrat que s’ils sont suffisamment « sages », car l’entreprise peut les remplacer rapidement sans dépenser le moindre sou.
Et si les exemples n’étaient pas suffisamment nombreux, la loi El Khomri permettrait de faciliter le cumul abusif de CDD et donc la flexibilité du travail, ce qui revient à banaliser ces abus. La précarisation et la baisse du coût du travail en constante augmentation confirment toujours plus la nécessité de continuer la mobilisation contre la loi travail et la précarité.