La manifestation, organisée par le Conseil démocratique Kurde en France (CDKF), a défilé depuis la place des Terreaux, le long de la rue de la République, en scandant « Erdogan assassin, Hollande complice », « Vive la révolution au Rojava », « Kobanê vivra, Kobanê vaincra ». À sa tête, des représentants du HDP (qui a réussi, hier, à passer la barre des dix pour cent et donc à se maintenir au parlement), des drapeaux du YPG, d’autres à l’effigie d’Abdullah Ocalan, et des membres de la communauté Kurde de Lyon, majoritairement de Syrie et de Turquie. Puis en queue de cortège, des militants d’organisations politiques hexagonales, assez nombreux, comme le Mouvement des Jeunesses Communistes ou la Coordination des Groupes Anarchistes, qui appelaient à la solidarité internationale entre les peuples.

En marge du cortège, une militante explique aux passants : les Kurdes, le Kurdistan partagé entre l’Iran, l’Irak, la Syrie et la Turquie, la répression du régime d’Erdogan, l’indifférence ou le soutien des pays européens, notamment de l’Allemagne. « Il y avait quelque chose avant qui s’appelait l’internationalisme et qu’il faut retrouver. Les gens ne savent même pas qui sont les Kurdes ». L’accueil est chaleureux. L’expérience qui se mène au Rojova, indépendamment de la politique des directions kurdes vis-à-vis de la Coalition anti-Daech, intéresse et interroge ici. Dans la manifestation, les militants discutent de questions touchant à la mise en place de coopératives, ou l’organisation des femmes par elles-mêmes.

À l’arrivée, sur la place Bellecour, les flambeaux sont rassemblés pour former un feu autour duquel les participants enchaînent des danses traditionnelles kurdes. Les différentes organisations présentes ont ensuite pris la parole pour demander à la Turquie d’ouvrir un couloir humanitaire dans ses frontières qui permette de l’acheminement des produits de première nécessité à Kobanê. Elles ont aussi réclamé l’intensification du soutien pour reconstruire la ville, « entièrement détruite et demeurant sous la menace de Daech ». Ce qui est sûr, c’est que la question posée par Kobanê, c’est à dire celle de l’émancipation nationale kurde, l’est à l’ensemble des travailleurs de Turquie quelle que soit leur origine, qui partagent avec le peuple kurde les mêmes ennemis, à savoir le dictateur Erdogan, son régime et ses soutiens impérialistes.