Le cortège était plus nombreux que la semaine précédente. 3 000 personnes ont défilé ce jeudi 24 mars dans le centre-ville de Marseille. La manifestation était majoritairement lycéenne et bénéficiait du renfort d’étudiants et de délégations de salariés. La détermination pour le retrait de la loi El Khomri se renforce chaque semaine davantage. Les violences policières de la semaine dernière avaient marquées les esprits. Les organisateurs de la manifestation voulaient éviter toute prise aux provocations policières. Un service d’ordre avait été mis en œuvre par la CGT mais également par l’auto-organisation des étudiants. La manifestation s’est déroulée dans le calme. Arrivée à son terme, le cortège a occupé brièvement l’autoroute. Un car tente de forcer le passage mettant en danger les dizaines d’adolescents devant lui. Les manifestants se retirent de l’autoroute dans le calme malgré la présence policière de plus en plus nombreuse.

Une partie d’entre eux poursuit sa marche vers la gare-St-Charles. C’est à ce moment-là, face à un cortège amoindri, en voie de dispersion, que la police réprime tous azimuts. Dans un lieu fermé, au milieu des passagers qui attendent leur train, ils arrosent de gaz lacrymogènes et poursuivent les manifestants qui tentent de se replier dans la faculté Saint-Charles. Ils multiplient les coups de matraques et envoi de flash-balls à travers les grilles de l’université. Une lycéenne est blessée par l’envoi d’une grenade assourdissante sur sa poitrine. Un agent de sécurité de l’Université subit un coup de flash-ball. Une dizaine de personnes sont arrêtées dont une jeune lycéenne quittant la manifestation qui passera plus de 28 heures de garde-à-vue et mise en examen pour avoir attaqué du haut de ses 17 ans plusieurs CRS armés jusqu’aux dents. Après une assemblée générale, les manifestants décident de défiler à nouveau pour réclamer la libération de leurs camarades interpellés. En vain. Le lendemain, ce vendredi 25 mars, une nouvelle manifestation de 200 lycéens la revendique à nouveau et subit à nouveau gazages et interpellations des forces de police.

Ces violences policières n’entameront pas la détermination de la jeunesse et des salariés à se mobiliser contre un projet de loi qui précarise encore un peu plus le travail dans ce pays. Au contraire. Nous sommes aujourd’hui plus motivés que jamais pour mettre à bas cette tentative de destruction du code du travail, réclamer l’amnistie de tous les manifestant.e.s interpellé.e.s et la fin de l’état d’urgence, véritable cause de cet arbitraire policier.