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« D’un côté il nous tape sur la gueule et après il veut faire ‘ami-ami’ avec les organisations ‘de jeunes’ »

Monsieur le Premier Ministre reçoit l’UNEF. Réactions des étudiant-e-s mobilisé-e-s (et remonté-e-s)

La campagne de com’ était bien huilée, organisée en deux temps, avec de belles images destinées aux médias pré-confectionnées : une table, avec autour Manu (Militari) Valls et les représentants des organisations de jeunes qui se sont tout de même pliées au petit jeu du dialogue et de la négociation, là où les étudiants mobilisés continuent à réclamer le retrait pur et simple de la Loi Travail. Petit tour de France de quelques réactions recueillies à chaud chez les étudiants. Correspondants

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Jordan, étudiant mobilisé à Montpellier, est très remonté. Pour lui, William Martinet est loin d’être l’alpha et l’omega du mouvement, loin de là, et ses déclartions très sèches sur la forme, à la sortie de Matignon, ne sauraient masquer le fait que le syndicat a participé au petit cirque de Valls. Pour Jordan, « il est important de dénoncer que ces déclarations témoignent que même si l’Unef a appelé à continuer à se mobiliser, Martinet n’appelle officiellement plus au retrait du projet de loi. Une des mesures promises par Valls, à savoir l’augmentation des taxes sur les CDD est déjà prévue sous la forme d’amendement au texte de loi. En se déclarant satisfaite des avancées obtenues, l’Unef se positionne de fait favorablement à l’aboutissement du texte. Ça revient à trahir la revendication portée par l’ensemble du mouvement étudiant : le retrait immédiat et non négociable du la loi travail ».

Pour Lila, de Paris 8, « la jeunesse ne se contentera pas de deux ou trois effets d’annonce pour nous faire oublier la loi travail. Accepter ces propositions ne changera pas la donne ». Cela fait des semaines que la mobilisation a commencé « pour empêcher une loi qui prône le libéralisme à tout va et la fin de nombreux droits sociaux durement acquis par les salariés ». A la question du « mieux vaut deux ou trois bonnes mesures que rien », l’étudiante répond sèchement : « les quelques mesurettes annoncées par Valls ne changeront rien au fond de la loi. A quoi bon un renforcement des bourses quand nous pourrons nous faire licencier plus facilement ? À quoi bon un dispositif d’accompagnement des jeunes dans l’emploi si par simple accord d’entreprise, nos droits sont revus à la baisse ? Le gouvernement souhaite favoriser l’insertion des jeunes sur le marché du travail. Fallait-il attendre une telle mobilisation pour y travailler ? ». Les mesures annoncées par Valls, poursuit Lila, cela revient à prendre « les jeunes pour des idiots. Avec quelques millions d’euros, on veut nous nous faire oublier ce pourquoi nous nous mobilisons depuis plusieurs semaines ? Non. Ce qu’on demande, ce n’est pas quelques promesses pour calmer une protestation, mais le retrait de la loi travail ».

Camille, lui, est doctorant en physique à l’Université Pierre et Marie Curie. Pour lui, les déclarations de Valls n’ont rien de nouveau. C’est la poursuite de la « tentative du gouvernement de casser le mouvement social en cours, en utilisant sa stratégie préférée : diviser pour mieux régner. En parallèle de la distinction entre les gentils manifestants et les méchants casseurs que les média et les politiques bien-pensants essayent de nous imposer, ces mêmes personnes tentent aujourd’hui de diviser jeunes et moins jeunes ». Pas question, pour lui, de se laisser « endormir par leur stratégie puante, et on continuera à se mobiliser pour le retrait pur et simple du projet de loi ‘Travail’ ».

Adèle, inscrite en fac de Lettres, à Poitiers, dénonce, chez Valls, la même hypocrisie que pointent les autres étudiants interviewés : « d’un côté il nous tape sur la gueule, et ça ne date pas d’hier », pointe celle qui a été de « presque toutes les manifs à Notre-Dame-des-Landes », et par la suite, enchaîne-t-elle, « il veut faire ami-ami avec les ‘organisations de jeunes’. Mais personne ne tombe dans le panneau ». C’est en tout cas ce qu’elle espère. « A Poitiers, la mobilisation avait commencé très fort, mais a décliné. C’est ce qui fait aussi que certains s’aventurent dans les salons, à Matignon. Mais le fait que la pression soit encore grande sur certaines facs et au niveau de la rue les empêche de se coucher complètement. Mais en mai, avec la discussion au Parlement, ça pourrait repartir de plus belle, y compris par ici ».

Un « Joli mois de mai », c’est tout le bien que l’on peut souhaiter à Valls et à ses amis, en effet.


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