6 à 8.000 personnes ont défilé dans les rues de Nantes pour cette troisième journée de mobilisation contre le projet de loi travail. Principalement jeune, la manifestation a quand même vu des salariés CGT Airbus Nantes, des personnels du CHU et des intermittents du spectacle exprimer leur colère aux côtés des étudiants et des lycéens fortement mobilisés. Pour masquer cette forte mobilisation, les médias dominants focalisent la journée sur des « incidents » qu’ils attribuent tout de go aux manifestants, alors même que les violences policières n’ont cessé d’émailler la manifestation à l’heure où s’opère partout en France un tournant répressif majeur pour étouffer le mouvement et diviser ses protagonistes.

Dès 8 heures du matin et avant même le départ en manif, la police est intervenue au lycée Monge, dispersant un regroupement de jeunes à grands jets de gaz lacrymo avant d’opérer à des contrôles d’identité abusifs alors que ceux-ci se rendaient au rassemblement. Bilan : 7 interpellations avant le début des événements. Cela n’aura pas empêché plus de 200 lycéens de divers établissements de la ville de faire entendre leur mécontentement, en bloquant les rails du tramway puis le rond-point principal du CHU. Seul hic, un beau cortège mais qui n’a pas rejoint le deuxième des étudiants et salariés.

Côté étudiant, de belles actions aussi, malgré un président d’université collabo avec l’État, qui a fermé le campus Tertre, des LSSH droit et économie, vaine tentative d’empêcher les étudiants de se rassembler. Ce même campus, ainsi qu’un deuxième, ont été bloqués très tôt ce matin par les étudiants, avant que ceux-ci ne rejoignent le rassemblement prévu en centre-ville. Et 9 interpellations de plus en marge de ce début de manif ! Là, c’est réunis avec les salariés qu’ils ont scandé « El Khomri, t’es foutue, la jeunesse est dans la rue ! » et « Résistance ».

Un soupçon de manque d’organisation par la suite. Alors qu’une partie des manifestants est restée place du Commerce pour écouter les prises de paroles syndicales, quelques centaines partent vers la préfecture. Entre charges de CRS, danse de matraques et lacrymo à tout va, le cortège commence à se désorganiser sous la violence de la police et certains ripostent. Les pavés des voies de tramway sont descellés, les poubelles flambent, des barrages s’installent... Un début de révolte a grondé cet après-midi à Nantes, avant la dispersion et le déploiement d’un dispositif répressif impressionnant : une trentaine de véhicules de CRS et de police, pour maîtriser ceux des étudiants qui restaient rassemblés au niveau du restaurant universitaire.

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