« Inacceptable ! », c’est ainsi que Marc Leroy, directeur d’une école à Nice et co-secrétaire général de la CGT éducation des Alpes-Maritimes, résume l’indignation qui s’est élevée suite à la ratification par la mairie de son projet de militarisation croissante de l’école. Déjà protégées par des vigiles postés devant les établissements depuis l’attentat du 14 Juillet dernier, les écoles de la ville devraient toutes se voir attribuer un policier en poste fixe de 7h du matin à 18h15 le soir pour « assurer la sécurité ». Armés et même dotés d’un bureau dans chaque école, collège et lycée, la police ferait ainsi son entrée dans les établissements à la rentrée prochaine. On peut dire que la mairie LR, dirigée par Philippe Pradal, fidèle soutien de Christian Estrosi, n’a pas hésité à faire dans la surenchère sécuritaire made in état d’urgence. Si la mairie de Nice s’était déjà faite connaître pour son penchant sécuritaire durant les années précédentes, l’attentat du mois de juillet est venu encore exacerber cette tendance. Alors que l’attaque au camion est venue démontrer que l’un des plus gros dispositifs sécuritaires de France n’était d’aucune utilité face au terrorisme, la mairie de Nice n’en a cure et poursuit dans sa dérive toujours plus réactionnaire.

Or, l’inefficacité visible d’un tel dispositif n’est une nouvelle fois que trop évidente. Aucun policier municipal, fut-il armé, ne pourra stopper des terroristes déterminés, qui disposent généralement d’armes de guerre. Cette mesure démagogique, sous prétexte de lutter contre le terrorisme, ne vise en réalité qu’à faire entrer davantage la police dans les établissements scolaires. Contre cette école bunker, que dénonce la FCPE, la CGT déplore dans un communiqué daté du 18 janvier dernier les amalgames et le climat de peur que cette mesure est directement destinée à instaurer : « La CGT combattra fortement et frontalement toute politique démagogique qui ne relève pas de la sécurité publique mais d’une volonté sécuritaire jouant sur les peurs entretenues volontairement ». Après les dispositifs anti-terroristes ultra-sécuritaire imposées aux écoles , l’encadrement policier des exercices d’évacuation comme au lycée professionnel Gaston Lesnard en Mayenne et l’arrestation directement en classe des élèves, la porosité entre l’école et le commissariat se fait de plus en plus grande. À quand la fusion ?

À l’heure où les candidats des classes dominantes à la présidentielle veulent réduire drastiquement le nombre de fonctionnaires, et par conséquent d’enseignants, il serait bon de rappeler que le manque de moyens est la principale urgence dans les écoles, surtout dans les ZEP (Zones d’Education Prioritaire).