Alors que les procès s’enchainent aussi vite que les candidatures aux primaires, pour Copé et Sarkozy, il s’avère de plus en plus clair que le calendrier de campagne est calqué sur leur agenda judiciaire, quasi synchronisé. A peine, une semaine après avoir appris qu’il ne serait pas mis en examen dans l’affaire Bygmalion, Copé a annoncé sa candidature aux primaires à droite, rejoignant les 6 autres candidats.

Mis en examen, Sarkozy aux primaires de la droite ?

Au terme d’une longue journée d’audition au pôle financier du tribunal de grande instance de Paris, le chef des Républicains a été mis en examen pour « financement illégal de campagne électorale pour avoir, en qualité de candidat, dépassé le plafond légal de dépenses électorales ». Le statut de témoin assisté constitue un statut intermédiaire, entre témoin simple et inculpé. Cette nouvelle mise en examen s’ajoute déjà à celle depuis juillet 2014 pour corruption et trafic d’influence, dans l’affaire dite des écoutes.

Mais rassurons-nous, cette nouvelle mise en examen n’empêchera pas le président du parti de droite de se présenter ni à la primaire de la droite et du centre, ni à l’élection présidentielle de 2017. En effet, pour ceux-là même qui inspirent les lois et les font enregistrer au parlement, la présomption d’innocence est bien évidemment respectée. Ainsi, ce n’est pour l’instant pas un coup fatal mais une nouvelle et sérieuse ombre au tableau pour Sarkozy, déjà sacrément mal en point face à Juppé.

Sarkozy touché, coulé ?

Son avocat plutôt satisfait, n’a pas tardé à affirmer qu’« aucun fait lié au dossier Bygmalion n’a été retenu ». Il ajoute alors que la mise en examen pour le dépassement des comptes de campagne ne serait qu’une « infraction formelle » et ne serait pas liée à la connaissance qu’il pouvait avoir un système de fausses factures dans le cadre du dossier Bygmalion. Cette infraction, pour son avocat, ne serait ainsi que « formelle », une simple fraude de quelques millions d’euro, communément admise pour ces classes dominantes, tandis du côté des travailleurs, l’on risque le licenciement pour trois fois rien, comme en témoigne l’exemple de Vanessa, caissière à Carrefour, licencié pour une « erreur » de 5,32 euros.

Tandis qu’un non-lieu avait déjà été prononcé pour Sarkozy dans l’affaire Bettencourt, et dans l’affaire des faux frais de campagne, cette nouvelle mise en examen touche cette fois-ci l’ancien président dans la dernière ligne droite des présidentielles. Alors que les juges ont déjà mis en examen treize anciens responsables de l’UMP, de la campagne ou de Bygmalion, Sarkozy a pour le moment réussi à sortir des mailles du filet, placé malgré tout sous le statut de témoin assisté. Alors qu’une mise en examen dans l’affaire Bygmalion, cette affaire d’escroquerie, de faux et d’abus de confiance, aurait pu être rédhibitoire pour Sarkozy, serait-ce une façon de laisser, un Sarkozy affaibli, dans la guerre des chefs ?