Le mépris adressé aux occupants de la place de la République était évident, que ce soit dans le discours de nos dirigeants ou du préfet de police comme chez les forces de police. Encore en début de semaine dernière, cela se traduisait par une violence verbale, nos dirigeants politiques considérant les Nuit deboutistes comme des êtres « sans cervelle », dirigé.es et manipulé.es par quelques gourous, qui traîneraient avec de violents « casseurs ». Mais depuis quelques jours, le gouvernement et la préfecture ne rigolent plus et ont pris la décision, en s’appuyant sur les violences des « casseurs », les dégradations, les départs en manifestation depuis la place, d’interdire progressivement et maintenant brutalement Nuit debout. De jeudi à dimanche soirs, les occupants avaient l’ordre de quitter la place après minuit, les boissons alcoolisées étaient interdites, les sacs fouillés. À chaque « évacuation », des violences importantes s’en sont suivies conduisant à l’interpellation de plusieurs manifestant.es et à de nombreux blessé.es.

Lors du défilé du 1er mai, les provocations policières ont été au rendez-vous, et se sont poursuivies Place de la République. Après avoir monté la mayonnaise pendant plusieurs heures de Bastille à Nation, ils sont venus « finir le travail » à République alors même que, comme après chaque manifestation depuis deux mois, un grand nombre de manifestant.es ainsi que d’autres personnes étaient venues écouter dimanche soir « Concerts debout ». Les affrontements se sont donc poursuivis Place de la République alors même que la police venait de disperser les manifestant.es sur la place de la Nation. On dénombre plusieurs interpellations. Les CRS, après avoir « nassé » les personnes encore présentes sur la place, les ont « poussées » et « raccompagnées » jusqu’à la station de métro Jacques Bonsergent. C’est alors qu’un homme aurait été gravement blessé suite à des bousculades avec les CRS, provoquant sa chute dans l’escalier du métro.

Instaurer un couvre-feu sur la place de la République à partir de 22 heures pour les jours à venir, c’est clairement porter un coup violent à la tenue de Nuit debout. Comme le scandent si bien les manifestant.es depuis deux mois, « nous vivons dans un état policier », reste à organiser notre réponse dans les mois à venir face à cet État qui révèle son vrai visage !