Ce lundi, Mehdi, étudiant étranger à Paris 8 et militant du collectif des étudiants étrangers de Paris 8 ainsi que du Poing Levé a dû faire face à une offensive raciste et puante comme sait en lancer l’extrême-droite.

C’est suite à son intervention lors de la manifestation antiraciste contre la loi immigration ce samedi, dans laquelle l’étudiant et militant rappelait l’histoire coloniale de la France et dénonçait le traitement infligé aux immigrés et sans-papiers, que Mehdi a reçu les attaques du média de la fachosphère FdeSouche, relayée par des figures de l’extrême-droite comme l’ancien lepéniste, désormais zemmourien, Gilbert Collard, le député RN Julien Odoul ou le militant d’extrême-droite Philippe Vardon, ouvrant la voie à un flot d’insultes racistes sur les réseaux sociaux.

Enragés par le fait qu’un étudiant algérien ose évoquer l’histoire raciste et coloniale de l’État français et appelle à lier le combat contre la réforme des retraites en cours à celui contre la loi immigration, soulignant la situation des travailleurs immigrés en France, l’extrême-droite cherché à décrédibiliser l’étudiant. « Mehdi, étudiant étranger à Paris 8 (militant Révolution Permanente) pense que la loi sur la réforme des retraites est raciste et discriminatoire. Ses grands-parents auraient non seulement construit la tour Eiffel mais aussi le métro ».

Dans la foulée, en direct sur CNews lors d’une émission dont le sujet était « gouvernement : le péril jeunesse », Jean Messiha, raciste notoire, ancien membre du RN puis de Reconquête et aujourd’hui invitée vedette des chaînes du groupe Bolloré, a été jusqu’à appeler à l’expulsion de Mehdi : « je n’ai qu’une réponse : interruption de son visa étudiant et retour à l’expéditeur ». En d’autres termes, un appel raciste à la « rémigration », mot d’ordre cher à l’extrême-droite.

N’en déplaise à FdeSouche, aux Jean Messiha, Odoul, Collard et autres nazillons, Mehdi n’a fait que rappeler un fait historique : c’est sur le dos des immigrés et des pays d’Afrique que le capitalisme français s’est construit. Et les immigrés continuent de faire tourner la société et l’économie pour des salaires de misère et dans les conditions de travail, que ce soit sur les chantiers des JO ou dans nombre de métiers essentiels, le tout en subissant le racisme et les discriminations.

Mais les insultes racistes de l’extrême-droite ont très vite déclenché une vague de soutiens à Mehdi. Sur Twitter, de nombreux militant-es ont ainsi affiché leur soutien. L’intellectuelle et sociologue Kaoutar Harchi a ainsi tenu à soutenir Mehdi, de même que la députée écologiste Sandrine Rousseau ou l’historienne Mathilde Larrère.

Face à ces attaques il faut que les organisations du mouvement étudiant et du mouvement ouvrier se solidarisent en défense de Mehdi et envoient un signal : l’extrême-droite n’intimidera pas un étudiant mobilisé. Cette attaque rappelle une fois de plus le rôle de poison de l’extrême-droite, qui sert le pouvoir en place en cherchant à diviser travailleurs étrangers et Français, quand les travailleurs sans-papiers sont une composante active de la mobilisation depuis le 19 janvier, et de nombreux travailleurs mobilisés contre la réforme des retraites étaient mobilisés samedi.

L’heure est, comme le rappelait Mehdi, à faire le lien entre les mouvements antiracistes et le mouvement ouvrier, et à unir la colère contre le gouvernement. C’est surement ce qui effraie l’extrême-droite !

#SoutienMehdi !