Le 6 décembre dernier à Paris devait avoir lieu une réunion publique « contre l’antisémitisme, son instrumentalisation et pour la paix révolutionnaire en Palestine » coorganisée par l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP), le collectif Tsedek, l’Action Antifasciste Paris-Banlieue, Révolution Permanente, le NPA et Paroles d’Honneur, en présence de la philosophe américaine Judith Butler qui devait s’exprimer au nom du collectif Jewish Voice for Peace. Un message de la militante féministe et antiraciste noire-américaine Angela Davis était également programmé.

Mais cette rencontre a été interdite par la mairie socialiste de Paris sous prétexte de « troubles à l’ordre public » et du risque supposé que soient tenus des propos racistes, « antisémites », homophobes ou sexistes. Un comble pour une rencontre avec une philosophe reconnue, figure des études de genre américaines, et membre d’un des principaux collectifs américains de Juifs solidaires de la Palestine.

En réalité, cette censure s’inscrivait s’inscrivait dans la droite lignée de la criminalisation du soutien au peuple Palestinien et de la critique de la politique coloniale meurtrière de l’État d’Israël, qui s’est manifestée en France ces derniers mois par une véritable chasse aux sorcières et l’interdiction de multiples manifestations, conférences, ainsi que par des poursuites contre des militants politiques, antiracistes et syndicaux. Une politique menée main dans la main par le gouvernement, l’extrême-droite mais aussi la gauche institutionnelle à Paris.

Les organisateurs de l’évènement ont cependant refusé de plier face à cette interdiction et ont décidé de reprogrammer la rencontre avec Judith Butler. Celle-ci aura donc bien lieu ce dimanche 3 mars à Pantin. Le message d’Angela Davis est également reprogrammé pour l’occasion. A l’heure où la politique génocidaire de l’État d’Israël se poursuit, avec le chiffre terrible de 30 000 victimes palestiniennes, le maintien d’un tel événement est une démonstration importante.

Contre le délit d’opinion, l’interdiction de soutenir la Palestine ou l’instrumentalisation de la lutte contre l’antisémitisme au service de la censure de celles et ceux qui luttent contre la colonisation en Palestine, il est fondamental de continuer à faire front et à défendre le droit à soutenir le peuple palestinien.

Pour cela, soyons nombreuses et nombreux ce dimanche au Relais Solidaires, 61 rue Victor Hugo à Pantin à partir de 16h !