Le pire, c’est que sans le Covid cette rentrée serait probablement passée inaperçue. Chaque année, les amphis sont bondés, les étudiants dans les escaliers, les personnels épuisés et de moins en moins nombreux pour accueillir tous les bâcheliers. Une routine liée à la casse systématique de l’université par les réformes de l’enseignement supérieur, générant un manque de moyens criant aux vues des besoins croissants du secteur.

Mais avec la 2e vague du Covid, l’incapacité totale de mettre en place un protocole sanitaire conséquent dans les établissements par manque de moyens vient mettre en lumière le désastre opéré ces dernières années. Ce sont déjà 10 clusters qui ont été déclarés et admis par le ministère de l’ESR, mais d’autres pourraient se déclarer à vitesse grand V sachant l’accélération de la courbe, en particulier dans la jeunesse.

Une situation des plus inquiétantes que récuse pourtant l’administrateur provisoire de Paris 1, Thomas Clay. Dans un mail aux étudiants et personnels ce matin, il a assuré qu’"Il est donc important de ne pas se laisser impressionner par des discours exagérément anxiogènes". Selon la présidence, le contexte épidémique général et a fortiori dans les universités serait donc l’imaginaire de "ceux qui ont exigé avec fracas le présentiel absolu", autrement dit l’énorme majorité des étudiants et personnels de l’université s’étant opposés l’année dernière à la tenue de partiels en pleine pandémie. Un mépris qui n’a pas sa place alors que nous nous engouffrons dans une période sanitaire des plus difficiles sans aucun protocole conséquent, en témoigne la rentrée dans les différents centres de Paris 1.

A Tolbiac, ce sont en effet plusieurs centaines d’élèves qui ont fait leur rentrée dans les locaux délabrés du 13e arrondissement. En L2 de Gestion, les élèves ont dû assister à leur premier cours dans un amphi plein à craquer et sans aucune aération. Face au nombre d’étudiants et au manque de place, à défaut d’une salle adaptée aux effectifs, c’est la sécurité qui a dû gérer le flux d’élèves à l’entrée de la salle. Résultats : plusieurs étudiants refusés du cours par manque de place et des agents de sécurité (employé via une sous-traitance et très précaires) en première ligne pour gérer les conséquences du manque de moyen. À La Sorbonne, plusieurs étudiants ont dénoncé la semaine dernière d’avoir dû s’asseoir dans le couloir ou par terre par manque de place dans les salles.

Mais toujours selon Thomas Clay, "la rentrée s’est d’ailleurs parfaitement déroulée ce matin même au bâtiment Pierre-Mendès-France (Tolbiac)". Cela en dit long sur les standards de la présidence, qui ne semblent pas particulièrement préoccupés de l’état de transmission du virus et des conditions d’étude et de travail déplorables. À l’instar du ministère de l’ESR, celle-ci semble préférer invoquer les soirées étudiantes comme principale cause de recrudescence du virus alors que se multiplient sur les réseaux sociaux via #BalanceTaFac les photos de salles saturées.

Face à cette catastrophe programmée dont le gouvernement est responsable mais que la présidence veut masquer, Le collectif étudiant Le Poing Levé animé par des militants du NPA Jeunes exige une stratégie sanitaire conséquente pour les étudiants et les personnels :