Le blocage, une arme tactique décisive pour construire

Ce matin, 80 personnes se sont réunies dès 7h sur le parvis de la fac pour mener à bien l’action votée par l’assemblée générale et organisée par le comité de mobilisation. Le piquet de grève est mis en place sans encombre ni débordement et permet notamment la tenue d’une assemblée générale de qualité. La fac est en effet une grande machine dont le fonctionnement contraint fortement l’activité politique d’une mobilisation. Grâce au blocage, le temps imparti aux discussions a pu ainsi être augmenté et c’est plus largement que le site a pu devenir un lieu d’échange et de politisation. De plus, le blocage est une clé pour articuler les luttes avec les personnels et professeurs et libérant tout le monde des astreintes de sa routine. La mise à l’arrêt total de l’université est donc un outil que nous revendiquons pour construire une vie politique alternative et plus démocratique au service de nos luttes que tout dans l’université contribue d’ordinaire à masquer, voire à réprimer. Ce mode d’action, inconnu pour nombre d’étudiant-e-s, a su convaincre grâce à l’unité et la détermination de tous les grévistes dans l’action de cette journée.

Une première pierre posée pour construire les alternatives politiques que nous défendons

Le blocage ne répond pas seulement à une vue pratique, il permet également de se saisir de la fac en tant que telle comme d’un outil pour mettre en pratique et approfondir les expériences politiques que permettent les mobilisations sociales. L’université, sous ses dehors universalistes et démocratiques, est en réalité un lieu ou s’exerce un fort pouvoir de domination idéologique ainsi qu’un joug administratif qui pèse sur l’auto-activité politique. S’en saisir par le blocage permet de faire l’expérience embryonnaire d’une université ouverte et auto-gérée en battant en brèche la structure fondamentalement hiérarchique et mandarinale du système de transmission du savoir. Les grévistes ont donc occupé, toute la journée, le grand amphithéâtre du site pour organiser la diffusion du documentaire Vincennes, l’université perdue, ainsi qu’un débat ouvert à tou-te-s sur l’université d’aujourd’hui. Que chacun-e donc se saisisse de ces moments pour alimenter en profondeur la vie démocratique de la grève et reprendre, 50 ans après le soulèvement de 68, le flambeau du combat.