Un blocage pour mobiliser…

Le rendez-vous avait été donné à 7 heures. Pour le deuxième jeudi consécutif, les étudiants et personnels mobilisés ont mis en place un « blocage actif » à l’entrée de la fac. L’enjeu : expliquer, convaincre, entraîner un maximum de monde dans la mobilisation. Sur les tables installées sur le trottoir, se mêlaient petit-déjeuner de grève et piles de tracts intitulés « La loi travail, c’est quoi au juste ? ».

Avec une bonne dose de créativité, les étudiants ont organisé un « atelier pancartes » et un « atelier vidéo ». Quand il s’agit de se faire entendre en manif, les idées ne manquent pas. Sur les morceaux de carton récupérés ici et là, chacun y allait de sa touche personnelle : « La résignation est un suicide quotidien » ; « Travailler moins pour vivre plus » ; « Ni chair à patron, ni chair à matraque » ; « C’est le changement d’état civil qui doit être libre et gratuit, pas les licenciements » ; « La loi travail ça vend du grève »… étaient quelques uns des slogans inscrits aux couleurs vives. Quant à l’atelier vidéo, il s’agissait de recueillir des témoignages individuels sur la précarité, dans le sillon de la vague #OnVautMieuxQueCa.

… et quelques surprises

Au tout début du blocage, une femme que personne ne connaissait est sortie d’une voiture conduite par deux hommes, pour venir traîner autour du blocage. Intrigués, les étudiants sont allés lui demander qui elle était. Après quelques mensonges (« je suis étudiante en éco », « j’étais là la semaine dernière quand vous (sic) êtes partis à République ») et de grosses maladresses dignes d’une pièce de théâtre de pacotille - « j’avais envie de passer un bon moment avec vous » (sur un blocage à 6h du matin...), « moi je ne suis pas forcément pour la police » - il s’est donc avéré qu’il s’agissait évidemment... d’une policière magnifiquement déguisée d’un keffieh. Celle ci, une fois démasquée (et bien moquée par les étudiants présents qui lui ont conseillé de prendre des cours de théâtre), est repartie vers ses collègues qui l’attendaient à côté de leur voiture, pour se changer et repasser incognito...

Un cortège dynamique qui n’est pas passé inaperçu

Après s’être regroupés à plusieurs centaines, les étudiants et personnels ont quitté la fac pour rejoindre la manifestation à 12h30 à Montparnasse. Autant dire qu’ils ne sont pas passés inaperçus dans les transports, s’exclamant « Ni chair à patrons, ni chair à matraque, les étudiants contrattaquent ! » tout en dévalant les escalators.