Exclus pour avoir voulu protester contre la loi travail et son monde

Ils n’ont fait que vouloir répondre présent à l’appel à la grève et à manifester contre la loi travail et son monde jeudi 18 mai. Comme ils l’ont fait plusieurs fois depuis le 9 mai, ils ont décidé de bloquer leur lycée, seul moyen pour eux de pouvoir s’échapper à la discipline des cours pour ensuite se rendre librement à la manifestation dans les rues de Paris aux côtés des étudiants mobilisés et des travailleurs grévistes. L’administration a cependant tout fait dans son pouvoir pour empêcher le blocage. La pression qu’ils ont exercée sur les lycéens a finalement fonctionné : les poubelles ont été enlevées avant même 8 heures du matin et les élèves ont été obligés de rentrer en cours. Malgré l’échec du blocage, ils ont cherché tout au long de la matinée à convaincre les autres élèves de sécher les cours et de se rendre en manifestation.

En allant en cours, quatre d’entre eux ont cependant été directement emmenés dans les bureaux de l’administration. Accusés de « tentative de perturbation du fonctionnement de l’établissement », leur exclusion temporaire de l’établissement pour deux jours pour l’un et huit jours pour les autres leur a été signifié par la suite. Ces sanctions interviennent à une semaine des conseils de classe et à quelques semaines des épreuves du bac. Autant dire que des sanctions scolaires s’ajoutent de fait à ces sanctions disciplinaires.

La communauté scolaire dénonce la répression et organise la riposte

Les parents d’élèves et les enseignants regrettent la politique répressive du procureur et dénoncent les pressions qui s’exercent sur la communauté scolaire. Les parents d’élèves d’un des lycéens ont même reçu vendredi 20 mai un coup de téléphone de la part des Renseignements généraux avec l’objectif affiché de les intimider.

Les lycéens comptent faire appel de cette décision arbitraire. Selon certaines personnes proches du dossier, des vices de forme rendraient ces sanctions plus que contestables sur le plan administratif.

Les lycéens appellent à un premier rassemblement de solidarité pour mardi 24 mai à 11h devant le lycéen Dorian (74 avenue Phillipe Auguste, dans le 11e arrondissement parisien).

Une répression loin d’être isolée

Ces sanctions disciplinaires contre des lycéens mobilisés dans le cadre du mouvement contre la loi travail sont loin d’être un acte isolé. Dans les Hauts-de-Seine, de nombreux lycéens ont été convoqués par la Sûreté territoriale du département pour être entendus, voire placés immédiatement en garde à vue à la suite de leur participation à des blocages et à des manifestations contre la loi travail. Dans certains cas, des exclusions ont également été prononcées à leur encontre.

Ce genre d’actes ne visent qu’à intimider et à faire peur aux élèves mobilisées. La répression disciplinaire, scolaire et judiciaire doit cesser et le mouvement en cours doit s’organiser pour y opposer une réponse collective !