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Sous-effectif, mépris de Total : les pompiers de la raffinerie de Grandpuits en grève reconductible

Depuis le 15 avril, les pompiers de la raffinerie de Grandpuits sont en grève. Ils dénoncent un sous-effectif et les conséquences dangereuses que celui-ci peut avoir sur la sécurité d’un site hautement inflammable.

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Sous-effectif, mépris de Total : les pompiers de la raffinerie de Grandpuits en grève reconductible

Depuis le 15 avril à l’ex-raffinerie de Grandpuits, qui est en train d’être reconvertie en une raffinerie de biocarburant et une usine de recyclage plastique, les sept pompiers « chef de feu » (équivalent du chef d’agrès chez les sapeurs-pompiers), sont en grève reconductible. Ils dénoncent un sous-effectif qui risque de s’aggraver encore : « Actuellement nous sommes huit pompiers chefs de feu, mais la direction a proposé un nouvel organigramme dans lequel un poste va être supprimé », dénonce un gréviste avec qui nous avons échangé.

Avant que la grève ne commence, la direction a tenté de supprimer des jours de congés aux pompiers, ce qui a été la goutte de trop. « On nous a demandé de réduire nos congés pour cet été en raison du manque d’effectif. Cela alors que depuis des mois on galère, on fait des heures supplémentaires pour combler les manques » explique-t-il.

En plus de rajouter un chef de feu, ils revendiquent un intervenant pompier supplémentaire.
« Nous sommes quatre pompiers par équipe, trois intervenants et un chef de feu. On revendique des embauches pour être à minima cinq par équipe. Quatre c’est insuffisant, dans toutes les autres raffineries de TotalEnergies, ils sont au minimum six » poursuit-il.

Avec ses collègues, il dénonce leur direction qui, en proposant de réduire encore les effectifs, exprime son mépris tant pour leurs salariés que vis-à-vis des enjeux de santé publique. « On fait un métier dont les compétences ont besoin d’être réactualisées régulièrement. On a la vie des gens entre nos mains », explique ainsi le gréviste, avant d’ajouter : « Nos revendications sont très claires, on veut avoir quatorze jours de formation continue et nos congés. Pour cela on doit être au moins huit chef de feu, mais on a besoin également d’un pompier supplémentaire dans nos équipes ».

En ce qui concerne les conditions de travail des pompiers, ces derniers doivent assurer une présence permanente sur le site industriel qui est hautement inflammable. Pour cela, ils travaillent dans des équipes qui se relayent trois fois par jour après des tranches de travail de huit heures. Mais comme l’explique le gréviste, le manque d’effectif peut s’avérer dangereux : « Il suffit qu’un ou deux collègues soient malades pour qu’on se retrouve obligé de travailler pendant 16 h de suite ».

Même si cela n’arrive pas tous les jours, la volonté de réduire encore l’effectif de la direction montre à quel point cette dernière fait passer son profit avant les conditions de travail de ses salariés, et par là même avant la sécurité du plus grand nombre. D’autant que la reconversion du site en usine de biocarburant et de plastique va compliquer les interventions du site classé SEVESO 2. Pour ce gréviste, les nouvelles usines en construction « sont des bombes à retardement, pleines de produits toxiques et inflammables ». La nécessité de formations continues face à ses nouveaux risques y est évidente.

Dans leur communiqué, les grévistes expliquent : « Ce combat est celui de tous, des pompiers en nombre suffisants et bien formés pour faire face aux risques d’une usine Seveso 2 est une nécessité pour tous les travailleurs de la plateforme ainsi que les habitants qui l’entourent. TotalEnergies est la major pétrolière le plus rentable du monde d’après le PDG, pourtant des économies sont faites sur notre sécurité. » Le gréviste insiste en ce sens : « On se bat pour tout le monde, la sécurité des travailleurs de TotalEnergies, des sous-traitants, des habitants des alentours. Si on gagne, tout le monde gagne. »

Pour soutenir les grévistes, donnez à la caisse de grève en cliquant sur ce lien


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