Immédiatement après les faits, une enquête a été ouverte par Bernard Cazeneuve.
La police des polices a été saisie pour « violence volontaire par personne dépositaire de l’autorité publique », mais « Pour l’heure, rien n’indique que le manifestant a été blessé en raison de l’intervention des fonctionnaires », insiste le parquet. Au vu des circonstances, il est pourtant fort probable que ce soit une de ces grenades qui soit à l’origine de la blessure, grenades dont l’usage devient systématique, alors que les forces de l’ordre ne sont censées les utiliser qu’en cas de légitime défense.

Mais surtout, cela témoigne d’une violence répressive de plus en plus forte de semaine en semaine. Le gouvernement, déjà discrédité auprès de l’opinion publique par le recours au 49.3, et les déblocages de certaines raffineries, craint plus que tout que cette violence répressive ne cause la mort d’un manifestant. On constate d’ailleurs la prudence du parquet de Paris, visiblement plus prompt à accuser d’homicide un manifestant qui pose un fumigène dans une voiture de police qu’un policier faisant usage d’une arme dont on sait pertinemment qu’elle peut mettre en jeu la vie des manifestants. Si les violences du côté des manifestants sont fermement condamnées par le gouvernement et les médias dominants, celles des policiers demeurent impunies, niées ou dissimulées.

Dans un souci d’apaisement des tensions, le ministre de l’Intérieur a indiqué vendredi dans un communiqué qu’il « souhaite que le jeune homme se rétablisse rapidement », après avoir « salué la mobilisation des forces de l’ordre ». Pourtant, ce nouvel incident n’est pas sans rappeler la mort de Rémi Fraisse en octobre 2014, tué par une grenade offensive, et le cas de ce manifestant vient s’ajouter aux nombreux autres blessés depuis le début du mouvement.