Le silence accentue les bruits,
les rues tronquées sont oppressantes.
Au loin, subsiste un petit cri,
dans les décombres encore fumantes.

Une ambulance de fortune,
cénotaphe aux vitres brisées,
arrive en aide auto-immune
pour des congénères écrasés.

Les avions reviennent à la charge,
pour réitérer leur exploit.
Les héros se retrouvent en cage,
la récidive les foudroie.

Pour ceux qui survivent à ça,
ou malchanceux qui viennent y naitre.
Quand survivre n’est plus un droit,
il faut s’éloigner des fenêtres.

C’est devenu un épisode,
Alep fait vendre du savon.
La dernière guerre à la mode,
l’abject est devenu feuilleton.

Des corps d’enfants ensanglantés,
ou carbonisé par du chlore.
Eveillent-ils l’humanité ?
Au moins, existe-t-elle encore ?

Pensez à ces parents qui fuient,
accueillis par des barbelés.
Au loin subsiste un petit cri,
certains silences sont accentués.

Ô toi, mémoire sélective,
d’une nostalgie héroïque,
garde tes médailles, ta salive.
Et passons aux travaux pratiques.