Après l’annonce de suppressions d’emplois massifs de la direction avec le plan « Transform », qui avait notamment donné lieu à l’affaire de la chemise arrachée, les pilotes dénoncent le recours aux sous-traitants et la précarisation de l’emploi afférente, mais aussi la baisse de la rémunération globale de 2 % à 3 % des pilotes, décidée unilatéralement il y a quelques mois.

Le lendemain du début de l’Euro, c’est à l’appel de trois syndicats de la compagnie, le SNPL, le Spaf et Alter, que les pilotes vont une nouvelle fois se mettre en grève. La direction d’Air France tente de son côté de minorer les impacts de la grève au maximum durant l’Euro, et « prévoit d’assurer plus de 80% de ses vols ». Pourtant, elle n’exclut pas « des annulations et des retards de dernière minute », preuve qu’elle n’a aucune assurance en ces chiffres et que la mobilisation pourrait bien être plus forte.

Pour décrédibiliser le mouvement et briser la grève des pilotes, la direction explique qu’il s’agirait d’un « très mauvais coup porté à la compagnie », du fait notamment de la « perte de 6 à 7 millions d’euros par jour ». C’est aussi encore « l’image de la France au moment où démarre l’Euro » ou encore les chiffres truqués visant à établir un faible taux de grévistes.

A l’instar des cheminots, la direction sort le même refrain que la direction de la SNCF, appuyé par le gouvernement. Si le mouvement s’installe dans la durée, et perturbe l’ensemble des vols, ressortiront-ils la question des réquisitions de pilotes ?