Dimanche 5 février, 200 habitants de Villeron, dans le Val-d’Oise ont manifesté à l’appel du maire contre la présence d’un campement Rom qui avait trouvé refuge dans une forêt de la commune. Après avoir fait fuir les habitants du lieu en scandant des slogans anti-roms tels que « Dehors les Roms ! Villeron ne veut pas de vous ! », les manifestants ont entamé la destruction du lieu, précieusement aidés par le maire de la commune, Dominique Kudla, qui a envoyé une pelleteuse pour achever les travaux sous les yeux de la gendarmerie.

L’opération, entièrement orchestrée par le maire, a conduit à exfiltrer les Roms, « entassés dans sept camionnettes », rapporte Le Parisien. Ces derniers n’ont pas été relogés, laissant les habitants et le maire crier victoire. Cette expulsion sauvage et d’une violence inouïe ressemble en réalité à celles orchestrées par les forces de l’ordre sur demande des préfectures ou des mairies, déjà nombreuses en ce début d’année 2023, à l’image de celle à St Herblain le mois dernier, ou encore à Bobigny.

L’Observatoire des expulsions des lieux de vie informels avait déjà dénombré, l’hiver dernier, près de 424 expulsions de lieux de vie informels, soit en moyenne 340 hommes, femmes et enfants expulsés chaque jour et manière répétée du 1er novembre 2021 au 31 mars 2022. C’est donc vraisemblablement le même hiver infernal qui se dessine pour les Roms et toutes les personnes vivant dans ces lieux de vie informels.

Dans un contexte où les débats sur le projet de loi Immigration porté par le gouvernement commencent à émerger, les attaques racistes déferlent et l’antitsiganisme structurel ne faiblit pas. C’est ainsi que mercredi, le sénateur Hervé Marseille, invité au micro de Radio J, accusait La France Insoumise de « transformer l’Assemblée nationale en camp de gitans », en toute décomplexion.

Il faut dénoncer ce racisme ordinaire et d’État dont sera entièrement emprunte la future Loi Immigration, et de lutter pour l’arrêt des expulsions et un relogement digne de tous.tes les habitant.es des campements de fortune. Plus largement, il faut revendiquer la régularisation des sans-papiers et l’ouverture des frontières.