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Persécution

Répit provisoire pour Julien Assange : la justice britannique demande des garanties pour son extradition

La justice britannique a demandé aux Etats-Unis des garanties pour autoriser l’extradition de Julien Assange. La défense gagne du temps, mais la situation reste critique. Liberté pour Assange !

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Répit provisoire pour Julien Assange : la justice britannique demande des garanties pour son extradition

Ce mardi 26 mars, la Haute Cour britannique vient d’accepter d’examiner la demande d’appel formée par Julian Assange concernant la décision de juin dernier, qui avait autorisé son extradition vers les États-Unis, pays dans lequel il est poursuivi pour espionnage et passible de 175 ans d’emprisonnement. La Haute Cour a mis en demeure les autorités américaines de garantir sous trois semaines qu’il ne sera pas condamné à mort, qu’il ne sera pas discriminé en raison de sa nationalité australienne, et qu’il pourra se prévaloir du premier amendement de la Constitution Américaine qui protège la liberté d’expression. Une prochaine audience devrait se tenir le 20 mai prochain pour statuer définitivement sur l’extradition de Julian Assange.

Parmi les garanties demandées aux États-Unis, la question de la prise en compte ou non de l’article 1 de la Constitution à Julian Assange est peut-être celle qui pose le plus de questions du point de vue des autorités américaines. En effet, depuis 2019, elles ont fait le choix de poursuivre Julian Assange au titre d’une loi de 1917 sur l’espionnage qui visait alors les fonctionnaires révélant des informations confidentielles à des puissances ennemies dans le contexte de l’entrée des États-Unis dans la première guerre mondiale. La justice américaine s’appuie sur le fait que des documents publiés par Wikileaks n’avaient pas été anonymisés, rendant publique l’identité de militaires américains mais aussi de prisonniers de guerre, et sur l’appui technique donné par Julian Assange à Chelsea Manning pour se procurer certains documents, deux circonstances qui permettraient d’écarter l’application des protections constitutionnelles habituellement reconnues aux journalistes.

À l’heure actuelle, les autorités états-uniennes se sont simplement engagées à ne pas détenir Assange dans une prison de très haute sécurité du Colorado, à « fournir les soins cliniques nécessaires » à son état de santé et se disent ouverts à la possibilité pour Assange de purger sa peine en Australie, son pays d’origine.

L’état de santé de Julian Assange paraît de fait très dégradé, après s’être réfugié sept ans au sein de l’ambassade d’Équateur à Londres, et son enfermement dans une prison de haute sécurité britannique depuis 5 ans. Déjà en 2020, des éléments indiquaient qu’il avait entamé des préparatifs de suicide, et les expertises présentées par sa défense mettaient en avant une sévère dépression lui causant même des hallucinations, en raison de son histoire personnelle difficile mais aussi de son isolement forcé à partir de 2010 en raison du scandale causé par la publication de documents de l’armée américaine par Wikileaks, et de faits de torture psychologique que la défense de Julian Assange impute aux autorités britanniques. Il a d’abord été ciblé dans le cadre d’un mandat d’arrêt européen pour des faits de violences sexuelles en Suède, mais il a été révélé que tout au long de son séjour dans l’ambassade équatorienne, il était surveillé par la CIA qui avait installé des micros dans le local dans lequel il vivait, et qu’un acte d’accusation pour la diffusion des documents militaires américains était déjà rédigé dans l’attente de son extradition vers la Suède, témoignant de l’instrumentalisation de ces accusations par les autorités américaines qui voulaient réprimer Assange pour ses révélations.

La répression à laquelle fait face Julian Assange a été enclenchée par la diffusion sur Wikileaks de documents attestant des crimes de guerre commis par l’armée américaine, responsable de la mort de 110 000 irakiens dont les deux tiers au moins étaient des civils, sur l’usage de la torture à Guantanamo sur des détenus âgés entre 14 et 89 ans, dont certains ne faisaient même pas l’objet d’une accusation particulière mais étaient détenus en tant que prisonniers de guerre, et attestant des efforts conscients des autorités américaines pour dissimuler leurs propres crimes de guerre. Il fait face comme de nombreux prisonniers politiques à une détention prolongée, pour avoir menacé les intérêts de l’impérialisme états-unien. Aujourd’hui la situation d’Assange reste critique. Si la Haute Cour de Londres accepte les garanties états-uniennes, il risque de mourrir en prison. Face à ce risque de condamnation à mort de fait, il y a plus que jamais urgence à soutenir sa libération et dénoncer le traitement qu’il subit et celle de tous les prisonniers politiques.


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