Un appel à se rassembler devant le TGI avait été lancé par des étudiants et Nuit Debout, pour soutenir leurs camarades. Pres de 150 étudiants, intermittents et autres salariés sont venus signifier leur soutien. Cependant, les autorités ont décidé de leur refuser l’entrée, empêchant les visiteurs d’entrer. Ces derniers se sont alors déplacés devant le tribunal, pour chanter et crier leur appui, avant d’être nassés par un important contingent de policiers.

Pour Marco et les 3 autres, le jugement a été reporté, sans qu’il n’y ait encore de date de procès : la défense ayant amené de nouvelles vidéos, le parquet a réclame un délai pour l’instruire. Cependant, afin de bien signifier qu’il ne sont pas présumés innocents, les juges ont décidé d’un contrôle judiciaire : ils doivent passer toutes les semaines au commissariat. Cette décision a été prise sans discussion, malgré les demandes des avocats.

C’est donc un report de jugement qui permet de maintenir le statu quo dans un contexte où le rapport de force est incertain : d’un côté, ce n’est pas une condamnation directe parce qu’il s’agit d’un report, mais ce n’est pas une relaxe, donc pas une victoire pour les inculpés, le contrôle judiciaire étant particulièrement contraignant.

Il s’agit évidemment d’un procès politique infâme qui a eu lieu aujourd’hui : pour maintenir coûte que coûte « l’ordre social », l’État, par son bras armé qu’est la justice, a cherché a condamner comme il le pouvait les manifestants. Il cherche a signifier que tous les manifestants sont susceptibles d’être arrêtés et jugés pour leur engagement politique : quand on est arrêté pour violence aggravé envers agent alors qu’on a lancé une chaussure contre un bouclier anti-émeute, on ne peut plus s’interroger sur le rôle véritable de la police et de la justice. Ce sont des organes de contrôle et de perpétuation de l’ordre établi, un ordre capitaliste où manifester, faire grève et ne pas aimer la police sont des délits. S’insurger contre leur violence est alors un devoir