Bernie Sanders, qui avait fait la course à l’investiture démocrate face à Hillary Clinton avant de se rallier à elle suite à sa défaite lors de cette primaire, n’en serait pas à son premier revirement puisqu’il s’était déjà engagé activement en soutien de l’ex secrétaire d’Etat d’Obama malgré les différences entre le programme qu’il indiquait vouloir défendre et celui de son ex-rivale.

Dans un communiqué daté du 9 novembre, il a déclaré être prêt à travailler avec le nouveau président des Etats-Unis « Si M. Trump entend vraiment mener des politiques visant à améliorer les vies des familles de travailleurs dans ce pays »

Donald Trump ayant « exploité la colère d’une classe moyenne en déclin qui n’en peut plus de l’establishment économique, de l’establishment politique et de l’establishment des médias », sa proposition peut être vue comme une tentative visant à démontrer que ces enjeux ne sont certainement pas au cœur du nouveau président.

Après avoir tendu la main à celui qu’il qualifiait quelques mois auparavant de « brute » et de « démagogue », laissant planer un doute sur la sincérité de cet intérêt pour les classes moyennes nord-américaines, il prévient : « S’il entend mener des politiques racistes, sexistes, xénophobes et contre l’environnement, nous nous opposerons vigoureusement à lui. »

Au-delà d’un certain opportunisme visant à proposer de travailler avec le nouveau président afin de le mettre dans une situation où un refus pourrait être assimilé à un désintérêt pour une cause qu’il a prétendu défendre, son message ne présente pas de critique réelle du programme et ne propose pas non plus de revendications concrètes sur les bases desquelles organiser une opposition aux futures politiques que Trump souhaite mettre en place. Du populisme de gauche… qui flirte dangereusement avec le populisme de droite.