Alors qu’à la tribune des Oscars Chris Rock, maître de cérémonie, ironisait sur l’absence d’acteurs et de réalisateurs issus des minorités aux nominations, le KKK manifestait son soutien à Donald Trump, candidat ultra-réactionnaire du Parti Républicain. Alors qu’il distancie largement son rival Marco Rubio, Trump a tardé à réagir à l’appel à le soutenir venu de David Duke, un ancien dirigeant du Klan qui n’a pas renoncé à ses idéaux Blancs suprématistes.

On comprend, dans ce cadre, le cri d’alarme d’une partie de l’establishment étatsunien. Non pas qu’il ne soit raciste, on aura compris. Le fait, néanmoins, que le candidat républicain le plus probable à la présidentielle américaine le soit ouvertement pose en revanche réellement un problème. C’est en tout cas ce dont s’alarme le Washington Post, en soulignant le risque que la candidature de Trump fait peser sur le parti, y compris en termes « d’explosion ».

On a donc demandé aux médias de faire sonner la cavalerie, ces jours-ci, en la personne de Michael Hayden, général quatre étoiles de l’armée américaine, ancien directeur de la CIA, mais également directeur de la NSA - les « grandes oreilles » américaines. Selon Hayden, en cas d’élection à la Maison Blanche de Donald Trump, l’armée pourrait tout simplement refuser de suivre les ordres du milliardaire... Une façon de manifester une fin de non-recevoir et un appel à voter Rubio en bonne et due forme. Est-ce que cela sera suffisant ? On peut en douter.

Côté démocrate, les plus modérés battent le rappel pour Hillary Clinton qui espère bien distancier son rival, Bernie Sanders, lors de ce « Super Tuesday ». Sur les deux bords de l’échiquier politique, l’establishment essaye de redonner un fort coup de barre au centre, là où l’électorat se polarise de plus en plus. C’est aussi une leçon à tirer, que le scrutin d’aujourd’hui devrait confirmer.