Paul Tanguy

La manifestation du 24 octobre s’inscrivait dans le sillage des mobilisations contre les brutalités policières aux Etats-Unis, de Ferguson à Baltimore, les dernières images filmant l’arrestation d’une lycéenne Noire par un policier Blanc, en Caroline du Sud, venant illustrer combien la question est loin d’être close aux Etats-Unis.

« Quand je vois des assassinats, je dois les appeler par leur nom. Et les assassins sont des assassins ». C’est ainsi que Tarantino a motivé sa participation à la mobilisation. Et c’est ce qui a fait se cabrer les policiers new-yorkais, habitués à intervenir, à maltraiter et à tuer dans la plus totale impunité.

Patrick Lynch, le président de Patrolmen’s Benevolent, a souligné qu’il n’était en rien surpris « que quelqu’un qui gagne sa vie en célébrant la mort et la violence dans ses films haïssent les policiersà ce point ». « Les habitants de New York ont besoin de démontrer à ce fabriquant de dépravations qu’il n’a pas à venir chez nous pour nous vendre ses récits diffamatoires sur la police », a poursuivi Lynch.

Le réalisateur de Reservoir Dogs et de Pulp Fiction s’apprête en effet à faire la promotion de son nouveau film, qui devrait sortir avant les Fêtes de fin d’année, The Hateful Eigh [Les Huit salopards], sorte de huis-clos absolument déjanté mettant en scène les pires crapules sur fond d’après-guerre de Sécession et de réflexion sur la Justice et ceux qui sont en charge de l’exécuter.

Il s’agit d’une critique en règle de la société étatsunienne à laquelle nous a habituée Tarantino, dont les films ne sont guère plus violents que les images, bien réelles, celles-là, qui sont filmées au téléphone portable et qui rapportent les violences quasi systématiques auxquelles sont associés les policiers aux Etats-Unis lorsqu’ils interviennent.