Qu’il est loin le temps ou la ville Rose accueillait les exilés Espagnols ! Alors qu’hier, Toulouse devenait le refuge des persécutés du franquisme, elle met aujourd’hui tout en œuvre pour expulser les migrants Syriens fuyant la guerre. Selon Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, la situation "difficile" ne permet pas l’accueil de ces 200 réfugiés. Selon les chiffres publiés par la mairie, 25 000 demandes de logements sociaux sont enregistrées à Toulouse et un quota d’accueil de 450 demandeurs d’asile est déjà en place ainsi que 750 nuits d’hôtels quotidiennes, financées par la préfecture. Quant à l’expulsion du squat, elle serait la conséquence de la destruction prévu de l’immeuble occupés par les migrants. Malgré les 4 000 appartements et locaux publics vide au sein de la métropole, la ligne défendu par Jean-Luc Moudenc reste inflexible : "On a déjà dans nos villes des files d’attente pour le logement social, des SDF qui subissent l’errance et le problème des Rroms."

"Nous sommes prêts à prendre notre juste part dans l’effort d’accueil à un certain nombre de conditions"

Un fois son costume de président maires des grandes villes de France (AMGVF) enfilé, le discours de Jean-Luc Moudenc change. S’il ne manque pas de renvoyer la responsabilité de l’accueil des migrants à l’Etat, le maire LR de Toulouse indique que les maires des grandes villes françaises sont prêts " à prendre [leur] juste part dans l’effort d’accueil à un certain nombre de conditions". Toulouse, 4ème ville de France, ne peut donc pas supporter le poids d’un millier de migrants, tout au plus ? Sous couvert de belles paroles, Moudenc floute son discours véritable. Le maire de la ville rose, s’il ne veut pas faire de "distinction de religions", s’octroie tout de même le droit à un tri : N’accueillir que les demandeurs d’asiles en règle, et expulser les migrants avant qu’ils ne puissent obtenir le précieux sésame. Au travers de sa posture, et au vu de son statut de président des maires des grandes villes, cette prise de position en dit long sur la volonté réelle des élus à accueillir les migrants.
Sur fond de double-discours creux, Jean-Luc Moudenc, comme l’ensemble des maires affichant un humanisme de façade, poursuit la politique réactionnaire envers les migrants fuyant la guerre et la misère engendrées par les impérialismes occidentaux, au Moyen-Orient comme en Afrique. Face à cette situation, l’entraide s’organise. A Toulouse comme ailleurs. Mais, si l’émotion grandissante a déjà fait bouger les lignes, il est certain que seule des mobilisations de masse pourront permettre non seulement l’accueil dont les migrants ont besoin, mais aussi de faire reculer les politiques impérialistes qui sont la source même de l’exode massif des populations syriennes, irakiennes ou érythréennes.