Le président Trump a renvoyé ce mardi Sally Yates, ministre de la Justice pas intérim à cause de son hostilité au décret anti-immigration signé par Donald Trump vendredi dernier. Fonctionnaire de l’ancienne administration Obama, elle devait assurer l’intérim avant que le Sénat confirme officiellement à ce poste Jeff Sessions, sénateur de l’Alabama. Cette décision express est venue après que Sally Yates ait ouvertement mis en doute le décret anti-immigration signé par Donald Trump vendredi 27. Ce décret interdit l’entrée aux Etats-Unis de citoyens de sept pays à majorité musulmane, telles que l’Iran, Irak, Syrie, Somalie, Soudan, Yémen, Lybie, pendant trois mois pour le moment. Le programme d’accueil des réfugiés est également suspendu (toutes nationalités confondues) pour 120 jours, et pour les réfugiés syriens il est suspendu jusqu’à nouvel ordre.

Après signature de ce décret, Sally Yates a ordonné aux procureurs de ne pas l’appliquer. La réponse de Trump ne s’est pas faite attendre. Dans un communiqué, la Maison Blanche a informé : ’’La ministre intérimaire, Sally Yates, a trahi le département de la Justice en refusant d’appliquer un décret destiné à protéger les citoyens de Etats-Unis’’. Sally Yates n’est pas la seule a avoir perdu son poste, le chef intérimaire du service de l’immigration et des douanes a aussi été remercié ce lundi 30. Daniel Ragsdale était lui aussi issu de l’administration Obama.
En attendant la confirmation de Jeff Sessions, Dana Boente a été nommé ministre par intérim et a déjà souligné qu’il appliquerait le décret en demandant à tous les fonctionnaires du département de la Justice de s’y plier. Les conséquences de ce décret ont été immédiates. Des centaines des personnes ont été arrêtées dans les aéroports et même déportées. D’autres ont aussi été empêchées par les compagnies aériennes de monter dans les avions à destinations des États-Unis, comme cela a été le cas d’Air France à Paris.

La réaction populaire a aussi été instantanée. Des milliers de personnes se mobilisent à travers le pays depuis vendredi. Des manifestations massives dans les aéroports et dans les rues des principales villes ont notamment eu lieu à New York, Los Angeles, Dallas, Washington. Cette mesure réactionnaire prise par le nouveau occupant de la Maison Blanche viserait à faire une sorte de démonstration pour prouver qu’il fait ce qu’il promet et tout de suite, et ainsi renforcer sa popularité parmi l’électorat conservateur et xénophobe. Cette popularité lui serait fondamentale pour faire pression sur les députés et sénateurs de son parti et obtenir ainsi leur soutien. Nul doute que le décret anti-immigration de Donald Trump suscite l’inquiétude dans le monde entier et laisse entendre les nombreuses voix qui se sont élevées partout dans le monde pour contester cette mesure inouïe dans l’histoire récente.