L’état d’urgence et le couvre-feu n’arrêteront pas la lutte contre les meurtres policiers à caractère raciste !

Alors que le nombre de manifestants avait grossi entre le premier et le deuxième soir de manifestation, le gouverneur de Caroline du Nord, soutenu par la maire de Charlotte, avait déclenché l’état d’urgence, permettant à l’armée de renforcer la police durant les manifestations, mais aussi un couvre feu pour empêcher les rassemblements dans la rue. Face à ce déni des droits politiques, les manifestations ont donc continué hier soir à Charlotte, après une seconde nuit d’émeute. L’offensive médiatique contre le mouvement Black Lives Matter n’a donc pas réussi : loin de différer de la stratégie des médias français, les médias américains ont cherché partout ces « casseurs » qui se sont attaqués aux « propriétés privées ». La violence de la police, qui en est à trois meurtres médiatisés en deux semaines, a donc pu être totalement invisibilisée par les médias qui ont surtout parlé de ces « violentes manifestations ». Facebook a même déclenché son safety check pour la première fois lors d’une manifestation, permettant à des sénateurs conservateurs de dire que ces manifestations étaient donc des « émeutes » et qu’il convenait évidement de les interdire.

Les meurtres continuent : un manifestant racisé tué par balle durant la manifestation de mercredi soir

Durant la nuit de mercredi, un militant a de surcroit été blessé mortellement par balle. Le tireur est inconnu, et on ne sait pas encore si c’est un civil ou un policier, malgré le fait que la police nie avoir tiré (elle nie aussi être la cause de toute violence). La mort de Justin Carr, 26 ans, durant la manifestation, quel que soit le tireur, doit être de surcroit mis au crédit de la police et de l’Etat américain, qui crée volontaire une atmosphère de violence pour soutenir son pouvoir et ses intérêts.

S’organiser pour mieux lutter !

La lutte contre les violences policières aux Etats Unis ne pourra se faire que dans la rue. Le racisme, loin d’être une haine sans fondements matériels, être au contraire un outil politique de domination d’une classe sur une autre. Il s’agit en effet de maintenir une population pauvre dans la misère, de lui faire peur pour lui faire accepter un état d’exploitation. Dans ce processus, l’Etat américain, par sa police, a toute sa responsabilité : ses bandes armées défendent les intérêts économiques du DowJones et pour cela fait régner la terreur, notamment dans les ghettos et les villes où la ségrégation raciale est encore une réalité, de Fergusson à Charlotte en passant par Baltimore.