Fréderic Apoyo

"Il fallait donner une capacité de défense aux fonctionnaires de police, qui sont identifiés clairement sur les plages comme tels par leur tee-shirt siglé Police nationale, s’ils sont pris pour cible". Telle est l’explication donnée par l’institution policière pour justifier l’autorisation du port d’arme de CRS sur les plages cet été. Une décision qui instrumentalise le double meurtre d’un policier et sa compagne à leur domicile le 13 juin dernier.

"Sur chaque plage surveillée par les CRS, le chef de poste et son adjoint auront l’autorisation d’être équipés de leur arme qu’ils porteront dans une banane autour de la taille" a t-il été précisé de source policière. Pas d’arme de CRS apparentes sur les plages donc , mais le message politique n’en est que plus fort. Sur fond d’escalade sécuritaire devant l’omniprésente menace terroriste, les CRS veillent ... sans que l’on puisse savoir si notre voisin de serviette est armé ou non.

Cette politique est la suite logique de celle du gouvernement depuis les attentats de Charlie et de novembre, qui renforce sans cesse les moyens à disposition des forces de répression. Et chaque occasion est bonne pour renforcer un sentiment d’insécurité validant de fait la militarisation de l’espace public jusque sur les plages et pendant les vacances.