Cependant, derrière cet aspect quantitatif, la manifestation a montré de nombreux signes encourageants, et a permis de rendre visible la colère qui grandit dans les universités soumises aux politiques d’austérité. D’abord, les organisations syndicales ont répondu de manière large à l’appel à manifester : SNTRS-CGT, SNESUP-FSU, SNCS-FSU, SNASUB-FSU, SNEP-FSU, SGEN-CFDT, SGEN-CFDT Recherche EPST, SNPTES, Sup’ Recherche-UNSA, UNSA ITRF-BI-O, SUD Recherche EPST, UNEF, Solidaires Etudiant-e-s, FAGE, association Sciences en Marche. De plus, on a pu voir des cortèges issus d’Assemblées Générales ou de mobilisations locales, notamment dans les universités Paris 1 et Paris 8. C’est sur cette base, de manière unitaire, en cherchant à entraîner les étudiant-e-s et en se démarquant des entreprises de récupération des organisations liées au gouvernement qu’il sera possible d’amplifier la mobilisation.

Dans les slogans de la manifestation revenait régulièrement « la chemise », référence assumée et salutaire à la répression des travailleurs d’Air France qui ont osé relever la tête face à leurs patrons. Cette volonté de convergence des étudiants avec les travailleurs est clairement un signe positif à souligner. La lutte des migrants étaient également dans l’air, dans la continuité des petites mobilisations réussies sur la question.

Dans un contexte de montée de la colère sociale, la question de l’alliance entre les étudiants, les travailleurs et tous les secteurs opprimés de la société se posent plus que jamais. Mais elle nécessite de ne pas se tromper d’ennemi, à savoir le gouvernement Hollande-Valls qui, dans la continuité des contre-réformes menées par les gouvernements précédents, renforce les dynamiques à l’œuvre depuis des années : la mise en place d’une concurrence accrue entre les établissements, des facs toujours moins démocratiques et toujours plus soumises aux intérêts du patronat. Après la loi Fioraso, la question est désormais ouvertement posé par nos gouvernants d’augmenter les frais d’inscription, et ce jusqu’à 1000 euros si l’on en croit les derniers rapports. Face à cette offensive des classes dominantes, espérons que la manifestation de ce 16 octobre ne soit que la première pierre pour développer une mobilisation bien plus forte qui permette enfin d’espérer renverser le rapport de forces.

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