Tôt ce matin, l’armée israélienne a annoncé, dans un communiqué, avoir ordonné l’évacuation de la partie sud-est de Rafah. Après avoir étendu la zone d’accueil des Palestiniens à Rafah aux environs de Khan Younès et à une nouvelle partie de la côte, l’armée israélienne vide désormais le sud de l’enclave de sa population.

D’après le communiqué, Tsahal a commencé à diffuser des flyers, à envoyer des messages vocaux et des SMS aux habitants, comme le confirmait un habitant de Rafah à l’AFP. Dans le flyer largué par avion ce matin sur l’enclave, Tsahal informe les Gazaouis que « l’aide alimentaire continuera dans la zone humanitaire élargie » et qu’il « continuera de combattre les organisations terroristes qui vous utilisent comme des boucliers humains ». Le message diffusé prévient explicitement les habitants de Rafah qui tenteraient de remonter plus au nord vers Gaza City : « La ville de Gaza City est une zone de combat dangereuse, éviter de franchir la ligne au nord de Wadi Gaza. Il est interdit de s’approcher des barrières de sécurité à l’est et au sud ».

جيش الاحتلال بدأ باسقاط مناشير على المواطنين شرقي رفح بضرورة النزوح نحو المواصي ووسط القطاع pic.twitter.com/1RyYi0SSlj

— حسن اصليح | Hassan (@hassaneslayeh) May 6, 2024

Prétextant d’une « évacuation temporaire », le déplacement d’une partie des réfugiés constitue une précondition pour le déploiement des forces stationnées à la porte de Kerem Shalom qui pourraient entrer à Rafah depuis leurs positions au sud et à l’est de la ville, rejetant une partie des millions de Palestiniens qui ont trouvé refuge dans la ville, vers Khan Younès au nord. Après s’être retiré de Khan Younès, il y a plusieurs semaines, pour ouvrir une potentielle zone d’évacuation, l’armée israélienne met ainsi à exécution ses menaces. D’après Tsahal, l’évacuation concernerait 100 000 réfugiés.

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D’après le correspondant diplomatique du Haaretz, Yoav Gallant, ministre de la défense et membre du cabinet de guerre aurait indiqué à son homologue étatsunien que le « Hamas n’avait pas laissé d’autre choix à Israël que de commencer l’offensive de Rafah », alors que les négociations, entamées depuis une dizaine de jours, n’ont pas donné lieu à un accord. Après avoir ceinturé la ville, Tsahal renforce sa pression sur le dernier refuge de l’enclave : l’ordre d’évacuation et la menace du début de l’invasion terrestre pourraient également viser à contraindre le mouvement palestinien de céder.

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Alors que l’autoroute 749 coupe l’enclave d’est en ouest, au sud de Gaza City, empêchant les Palestiniens de revenir dans la partie nord de l’enclave et que l’Egypte se prépare à accueillir des réfugiés dans un sas fortifié, nouvelle prison à ciel ouvert construite au cœur du Sinaï, Tsahal prépare son invasion en déplaçant une partie des habitants de Rafah au centre de l’enclave et sur les côtes. Alors que l’invasion terrestre du dernier refuge des Palestiniens semble imminente, la mobilisation de la jeunesse, des travailleurs et du mouvement de solidarité avec la Palestine n’a jamais été aussi nécessaire et urgente, au Moyen et Proche-Orient comme au cœur des métropoles impériales.