Seule la lutte paie, même quand elle s’oppose à une direction arc-boutée sur ses positions. Des fiches de paies à 0 euros, des maltraitances et des coups de pression quotidiens n’auront pas suffit pour faire plier les grévistes. Les grévistes ont en effet arraché des acquis significatifs pour la qualité de leurs conditions de travail. Ceux-ci devraient par ailleurs permettre une meilleure prise en charge des patients de la clinique du Pont de Chaume.

La direction s’est ainsi engagée à embaucher trois aide-soignants, de jour comme de nuit, et à octroyer une prime exceptionnelle (payée en deux fois), des jours supplémentaires d’enfants malades, des congés d’ancienneté et le paiement d’une partie des jours de grève. Elle a été contrainte en plus de promettre une réorganisation prochaine des conditions de travail. Chacune de ses revendications, bien qu’insuffisantes, a été arrachée à la direction qui n’avait d’yeux que pour une plus grande rentabilité de la clinique. Deux millions d’euros de bénéfices ne suffisaient plus : l’objectif fixé était de permettre à terme d’en dégager cinq pour satisfaire l’appétit jamais rassasié des actionnaires.

Philippe Martinez, secrétaire national de la CGT, était présent samedi 12 décembre pour « fêter la fin de la grève ». Les salariées ont réussi à s’opposer à la logique de rentabilité financière au détriment des conditions de travail et des soins en construisant un rapport de force à même de faire reculer la direction. En ce sens, la lutte exemplaire des grévistes du Pont de Chaume montre que la combativité, l’intransigeance et le refus de se soumettre aux injonctions violentes de la direction peuvent permettre d’engranger des victoires.