La semaine dernière, les dockers du port de Vladivostok en Russie, ont initié un mouvement de grève craignant une dégradation de leurs conditions de travail lié à la nomination d’un nouveau patron. En réponse au licenciement de leur ex-directeur qui leur avait garanti une augmentation de salaire. Les dockers du port ont donc accueilli lundi leur nouveau patron nommé par la compagnie de transport maritime Fesco par une pluie de casques qui ont donné ces impressionnantes images de combativité.

Le conflit a débuté le 30 septembre dernier lorsque le groupe russe de transport maritime Fesco (Far Eastern Shipping Company), exploitant du port commercial de Vladivostok, a annoncé dans un communiqué remplacer l’ancien directeur général du port Zaïrbek Ioussipov par Roman Koukharouk. Le nouveau patron du groupe s’était donc rendu à Vladivostok afin de présenter le nouveau directeur. Mais à son arrivée les dockers ont exprimé leur colère en lançant leurs casques sur le directeur et son sbire qu’ils ont par la suite, expulser de la scène à grand renfort de coup de pied aux fesses.

Face à cette réponse ferme de la part des travailleurs du port de Vladivostok, la direction de Far Eastern Shipping Company PJSC (la société-mère de FESCO), a fait appel aux forces de l’ordre et a engagé des poursuites judiciaires en rappelant que le droit de grève est interdit dans ce port maritime classé comme une entreprise stratégique par l’État fédéral Russe. « Ces actions feront l’objet d’une évaluation juridique appropriée », ont ainsi menacé les dirigeants du groupe. En effet, le port de Vladivostock est la principale porte maritime de la Russie sur l’Océan Pacifique et l’Asie.

Malgré cette rhétorique répressive, la firme a été contrainte de céder sur les revendications des dockers, en annonçant dans un communiqué le maintien des « garanties sociales existantes et les paiements aux travailleurs portuaires ». Les dockers ont ainsi démontré leur capacité à faire plier le grand patronat, la Far Eastern Shipping Company faisant partie de ces entreprises « stratégiques » qui pousse à la libéralisation du marché du travail depuis la chute de l’union soviétique, impliquant précarisations des conditions de travail, et une destruction lente des acquis sociaux issus de la révolution russe.

Si le contexte de crise sanitaire et économique pousse les grandes entreprises à accélérer le rythme des attaques contre les travailleurs pour maintenir leurs profits et rester compétitifs sur le marché mondial, la réponse déterminée des dockers, dans un port ou le droit de grève est interdit, montre l’exemple. Face aux attaques anti-sociales du patronat et des gouvernements néo-libéraux, il est nécessaire de refuser le dialogue social et de renouer avec les méthodes de la lutte des classes pour contrer la volonté des capitalistes de faire payer la crise aux classes populaires.