La protection fonctionnelle octroyée aux policiers mis en examen

Lundi 7 décembre, la presse a révélé que le préfet de police de Paris, Didier Lallement, a décidé d’octroyer la « protection fonctionnelle » aux policiers mis en examen dans l’affaire Zecler pour violences volontaires par personnes dépositaires de l’autorité publique (avec circonstances aggravantes) et faux en écriture publique. Cette prise en charge des frais de justice dans le cadre d’une affaire n’est pourtant pas automatique comme le rappelle Libération. C’est la hiérarchie qui « doit décider si les faits constituent ou non une faute personnelle, en opposition à la faute de service ». Une faute personnelle se caractérise notamment par un « comportement incompatible avec les obligations qui s’imposent dans l’exercice des fonctions publiques ».

Le ministère de l’intérieur a visiblement tranché la question.

Le ministère fait bloc derrière sa police

L’octroi de la protection fonctionnelle dans ces circonstances où apparait de façon absolument évidente—grâce aux vidéos que la loi de sécurité globale entend interdire— la violence injuste de la police, démontre éloquemment que l’institution policière et l’État font et feront bloc derrière leur police contre ses victimes.

Sous pression, toute la classe politique en passant par Macron avait dû reconnaître publiquement la nature choquante des actes en question mais ce discours n’est bel et bien qu’un discours de façade et de circonstance, déployé en urgence pour calmer la colère dans un contexte de contestation montante contre la loi de sécurité globale, et sur un terrain déjà échaudé par la vague du mouvement Black Lives Matter de l’été dernier.

Contre les manœuvres politiciennes, il faut poursuivre la mobilisation pour obtenir justice pour les victimes de violences policières et pour le retrait de la Loi de sécurité globale !