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RACISME

Violences policières : « On serait en banlieue je t’aurais arraché la tête »

Ce vendredi, un policier s'est illustré lors d'un contrôle en appartement, affirmant à l'habitant qu'il était venu contrôler : « on serait en banlieue je t'aurais arraché la tête ». Une phrase qui montre bien que les populations des quartiers populaires sont en première ligne de la répression et du racisme de la police.

Arthur Coste

13 avril 2021

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La vidéo a été prise à Paris au domicile de la victime, où les policiers sont intervenus pour vérifier s’il respectait la règle de ne pas se rassembler à plus de 6 personnes. L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais dès les premières secondes de la vidéo on entend un policier proférer à l’encontre de la victime, visiblement noire : « Ah mon gars t’as de la chance qu’on est à Paris, on serait en banlieue je t’aurais arraché la tête ». Ensuite une nouvelle menace est proférée par les policiers où ils obligent la victime à mettre un masque, alors que cette dernière est à son domicile, sous peine de 135€ d’amende. La personne filmant la scène leur fait remarquer qu’ils sont particulièrement agressifs et menaçants, leur rappelant les propos violent de ces derniers. Les policiers nient toute la scène, pourtant filmée, montrant ainsi toute leur mauvaise foi.

Ce que montre ce policier, c’est qu’il existe bien en France des zones de non-droit et que les habitants des quartiers populaires sont bien considérés comme des citoyens de seconde zone. Les quartiers populaires sont en effet le laboratoire de la répression, et les LBD qui ont mutilé tant de Gilets jaunes étaient par exemple utilisé depuis bien longtemps contre les habitants des quartiers populaires.

Car la police est bien là pour réprimer les populations les plus pauvres, que ce soit Adama Traoré, Zyed et Bouna, ou les Gilets jaunes qui sont descendus massivement dans la rue pour dénoncer la précarité, mais aussi les populations racisées. Il n’y a pas si longtemps, nous avons ainsi vu la vidéo du passage à tabac de Michel Zecler, producteur de musique racisé, par la police, en plein mouvement contre la Loi Sécurité Globale, loi qui avait pour projet de renforcer l’immunité dont jouissent les policiers.

Ce racime, bien loin d’être une exception ou une anomalie, est représentatif du racisme d’État, dont la loi séparatisme qui vient d’être votée au Sénat est la preuve actuelle. Au-delà du racisme ambiant dans la police, mais également dans l’armée, il existe également de nombreux militants de l’extrême-droite. Rappelons qu’il n’y a pas si longtemps que ça, tout un groupe néo-nazi avait été révélé au grand jour au sein de l’armée.

Ce racisme a une origine. Dans son besoin de profit toujours plus grand, la bourgeoisie a parqué dans les années 60-70 des millions d’immigrés venant des colonies dans des banlieues bien plus proches du ghetto que d’autre chose, pour raccourcir le temps de trajet vers l’usine et ainsi augmenter leur profit. Dès cette époque, ces populations étaient logées dans des conditions déplorables voire, carrément, dans des bidonvilles, comme c’était le cas à Nanterre. Mais lorsque ces gens se plaignaient des conditions inadmissibles dans lesquels ils vivaient alors, l’État envoyait la police pour réprimer toute contestation. Une réaction qui n’a pas changé au fil du temps, comme en témoignent les émeutes de 2005 puis tous les mouvements de contestation contre les violences policières que nous connaissons aujourd’hui comme par exemple celui initié par le collectif Adama ou les émeutes qui ont eu lieu en 2020 à Nanterre.


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