La répression brutale et inouïe mise en place par l’État contre les quartiers populaires et le mouvement antiraciste s’est poursuivie ce samedi lors de la marche appelée par le comité Adama à Paris place de la République.

Comme en attestent plusieurs vidéos diffusées par des journalistes et des médias sur les réseaux sociaux, le frère d’Assa Traoré et membre du comité Adama, Youssouf Traoré a été interpellé et brutalisé par des policiers de la BRAV-M lors de la manifestation à Paris.

Comme le montrent les images, Youssouf Traoré est violemment plaqué au sol et subi un plaquage ventral par quatre policiers de la BRAV dont un policier qui lui presse le dos avec son genou. Ces images rappellent directement la mort d’Adama Traoré, le frère de Youssouf, qui a été tué suite à un plaquage ventral par les gendarmes en 2016. Youssouf est ensuite menotté puis interpellé pour être amené au commissariat du 5ème arrondissement.

Dans la même vidéo, on voit également le militant antiraciste et des quartiers populaires Samir Elyes être interpellé et placé en garde-à-vue. Selon l’ONG d’investigation indépendante Index présente sur place, des violences policières ont également été perpétrées contre des journalistes.

Environ une heure après cette brutale interpellation, Youssouf Traoré a été transféré du commissariat du 5ème arrondissement vers l’hôpital. Sur la vidéo on peut le voir le visage tuméfié. Il ne fait aucun doute que ses blessures font suite à son interpellation et pose la question du traitement qu’a pu lui infliger les policiers dans le camion de police et dans le commissariat. Des scènes qui rappellent encore le sort qui avait été infligé à Adama Traoré par les gendarmes en 2016.

Ces arrestations de proches de victimes de violences policières et de militants antiracistes illustrent l’acharnement policier et la répression ultra violente qui s’abat sur les quartiers populaires et contre le comité Adama. Une répression qui a connu un saut énorme dans le cadre des révoltes de la jeunesse des quartiers suite à la mort du jeune Nahel exécuté par la police à Nanterre. En effet l’État a déployé un arsenal répressif, judiciaire et autoritaire inouïe pour réprimer les jeunes et les militants contre les violences policières.

D’abord appelée à Beaumont-sur-Oise, la marche du comité Adama avait été interdite par le préfet de l’Oise. Elle avait alors été déplacée à Paris place de la République à 15h et a de nouveau fait l’objet d’une interdiction, cette fois de la part du préfet de Paris. Malgré ces interdictions autoritaires, le comité Adama a tenu à battre le pavé à s’exprimer contre les violences policières et le racisme, avant d’être durement réprimé.

L’interpellation et la brutalisation de Youssouf Traoré est un exemple de cet acharnement qui dure depuis des années contre le comité Adama et les militants de quartiers populaires contre les violences policières. Pour rappel, Assa Traoré a fait l’objet de multiples attaques judiciaires de la part de l’institution policière, son frère Bagui Traoré avait été incarcéré sans raison pendant 4 ans avant d’être acquitté suite à des accusations mensongères de la police.

Cet acharnement illustre une chose : l’État ne supporte pas de voir des Noirs et des Arabes de quartiers populaires relever la tête contre les violences et l’humiliation policières qu’ils subissent au quotidien.

Contre cette répression il y a urgence à faire front pour exiger la libération immédiate de Youssouf et Samir et de tous les jeunes interpellés dans le cadre des révoltes.