Crédits photo : Révolution Permanente Toulouse
Ce lundi, comme de nombreuses mobilisations en France, la manifestation toulousaine du 1er mai a été fortement réprimée. Les manifestants ont essuyé les charges de la BAC, des tirs de LBD, gaz lacrymo et canon à eau. Une répression qui est allée de pair avec l’interpellation de 540 personnes à l’échelle nationale, dont 16 personnes à Toulouse, parmi lesquelles Tao, étudiant de 20 ans.
Ce dernier a passé la nuit de lundi à mardi en garde à vue, avant d’être placé en détention provisoire à la prison de Seysses, et d’y rester quatre jours. Une détention que le juge des référés a justifiée par le « contexte social », témoignant de la volonté politique de faire taire par la répression la radicalité qui s’exprime dans la rue contre Macron. Vendredi, pour sa comparution, un rassemblement à l’appel de 14 organisations et collectifs se tenait devant le palais de justice de Toulouse pour exiger sa libération sans charges et dénoncer la répression à l’encontre du mouvement social.
Ainsi, près d’une centaine de personnes se sont réunies avec la présence du Collectif Palestine Vaincra, du Poing Levé, du NPA, de la CGT SELA 31, du Collectif Populaire Contre l’Extrême Droite, de Solidaires, des écologistes de Dernière Rénovation, de la France Insoumise et du collectif féministe Bagarre. Le rassemblement a été ponctué par des prises de paroles des amis de Tao, de sa famille et de ses camarades de lutte de la fac. Comme le résume Anna, cheminote syndiquée à Sud Rail et militante à Révolution Permanente : « s’ils touchent à l’un d’entre nous, ils touchent à tous ».
A Toulouse, plus de 70 personnes sont rassemblées devant le palais de justice pour exiger la libération de Tao, étudiant de 20 ans interpellé le premier mai et placé à la prison de Seysses pendant 5 jours.
Différentes organisations sont présentes en soutien @Collectif_PV… pic.twitter.com/pqqHt3GWQz
— Révolution Permanente (@RevPermanente) May 5, 2023
Durant le procès, Tao a été accusé de « participation à une manifestation dissoute par des dépositaires de l’autorité » et de « violence contre personne dépositaire de l’autorité publique ». Des charges pour lesquelles la procureure a réclamé 10 mois de prison dont 5 fermes. Il a finalement été condamné à six mois de prison avec sursis et 400 euros de dommages et intérêts. Une peine et un enfermement pré-procès qui témoignent d’une volonté d’intimider les manifestants alors que la colère contre le gouvernement est encore vive. En France, ils sont ainsi six comme Tao à avoir passé quatre jours en détention provisoire avant leur comparution immédiate. Un moyen d’empêcher les accusés de préparer leur défense et de tenter de briser leur moral le temps de leur détention.
Face à cette répression, il faut opposer la solidarité la plus large de l’ensemble des organisations du mouvement ouvrier et du mouvement social. En ce sens que Le Poing Levé a lancé une campagne nationale visant à regrouper les cas de répression afin de bâtir une réponse d’ensemble. Comme l’expliquait Joachim, étudiant et militant à Révolution Permanente lors du rassemblement devant le tribunal, « Ce qu’il arrive à Tao aujourd’hui, soyez sûrs que c’est un message à l’ensemble des militants, syndicalistes, manifestants. Ça doit nous pousser à redoubler d’efforts dans la mobilisation et la lutte contre la répression ! ».