×

#MêmePasPeur !

‘Camba’, les syndicats de flics et la droite veulent terroriser le mouvement contre la Loi Travail

On le sait, et c’est vieux comme le monde. En tout cas vieux comme la Vème République : la jeunesse, quand elle se mobilise, les syndicalistes, quand ils gueulent, les gens, quand ils manifestent, c’est la chienlit. Mongénéral l’avait déjà dit, dans son style troupier, il y a près d’un demi-siècle. Depuis, les choses n’ont guère changé. Sauf qu’entre-temps, les socialistes lepénisés, droitisés, libéralisés et gattazisés, ont repris le flambeau. Et ils sont flanqués, pour ce faire, des syndicats de flics et de la droite la plus réactionnaire.

Facebook Twitter

Jean-Patrick Clech

« Divide et impera », avait pour habitude de dire Machiavel, reprenant à son compte « dividet ut regnes » des Anciens : « diviser pour mieux régner ». François Hollande, Manuel Valls et Jean-Christophe Cambadélis, davantage familiers des motions de Congrès et des coups tordus que formés aux humanités classiques déclinent à l’envi le proverbe en le reprenant en fonction de leur propre calendrier : éviter au possible qu’à l’horizon du 28 avril une jonction se fasse entre la jeunesse mobilisée et les salariés appelés à faire grève et que les travailleurs ne se retrouvent pas contaminés par le mauvais esprit des étudiants et des lycéens. En ligne de mire, il y a le débat parlementaire de la Loi Travail et l’idée de tenir, coûte-que-coûte, jusqu’à ce que l’Euro de foot, paraît-il, nous détourne de nos préoccupations manifestantes.

Pour éviter toute convergence, l’exécutif et la rue de Solférino peuvent compter sur de précieux relais.

Il y a ceux qui distendent au possible le calendrier de la mobilisation. Ils auraient voulu laisser la jeunesse s’essouffler entre le premier et le second round du combat contre la Loi El Khomri qu’ils ne s’y seraient pas mieux pris.

Il y a ceux qui hurlent à la défense de la liberté d’expression, lorsque de nombreux NuitDebouteux et NuitDebouteuse estiment que les pseudo-philosophes réactionnaires, islamophobes et anti-jeunes n’ont rien à faire à République. « Il faut dissoudre Nuit Debout  », nous disent Marine Le Pen ou Eric Ciotti. S’il ne s’agissait pas d’un appel à la matraque et à la « bavure », ça ferait sourire. Rarement on aura vu telle bêtise : vouloir dissoudre quelque chose qui refuse de se formaliser.

Et puis il y a les syndicats de flics qui ramènent leurs bobos sur les plateaux télé après la publication d’une affiche par la CGT Info Com’. 18.000 d’entre eux, affirment leurs responsables « syndicaux » auraient été blessés en 2015 au cours de leur service. C’est à ne plus douter : si un flic sur cinq se fait mal dans l’année, c’est soit, que les manifestants sont plus féroces qu’on ne le croyait (et on le saurait…), soit que les flics nous font mal mais se font mal, également, avec leurs outils de service. Raison de plus pour leur confisquer de toute urgence pistolets, flashballs, matraques et autres boucliers. Là encore, si la situation de la répression policière n’était pas aussi violente, tout ce discours ferait sourire.

Le problème est qu’il ne s’agit pas uniquement d’un discours. Il s’agit d’une politique consciente du gouvernement pour tenter de désagréger le mouvement, par tous les moyens possibles, et éviter toute jonction. La répression se poursuit contre des jeunes qui, résolus comme jamais dans les bastions de la mobilisation, continuent à se rassembler en AG, dès la sortie des vacances, comme à Rennes 2, et qui multiplient les actions de solidarité en direction du monde du travail, que ce soit à Renault Guyancourt, mardi, ou vis-à-vis des salariés de la restauration rapide parisienne, hier.

Pour compléter tout cela, on charge la direction de la CGT, sommée de modérer son discours et de condamner ses adhérents qui n’ont jamais fait qu’un constat : les violences policières, depuis le début du mouvement, n’ont jamais été aussi importantes. Ainsi, Cambadélis accuse Martinez d’être un gauchiste. A force d’avoir dérivé vers Le Pen sur les questions de migrants et « d’identité » et d’avoir repris le programme intégral du Medef et de Sarkozy, tout ce qui n’est pas dans la ligne droitière de la rue de Solférino ne peut être que « gauchiste », mécaniquement. A ce stade-là, si Léon Zitrone était encore de ce monde, il y a fort à parier que Camba le traiterait de dangereux anarcho-syndicaliste, lui, le présentateur vedette de Télé-Soir qui s’était mis en vacances de l’ORTF en Mai 68 pour ne pas avoir à faire grève. Parallèlement, les tribunaux ne chôment pas : les comparutions immédiates se succèdent, quand bien même les procédures d’interpellation sont émaillées d’irrégularités.

Poursuivre avec constance pour construire les ponts en direction du monde du travail, renforcer les liens entre jeunes et équipes militantes combatives, continuer à organiser sur les lieux de travail et d’études des AG pour discuter des orientations et des actions, exiger de l’Intersyndicale que le 28 avril soit un rebond et le début d’une grève reconductible, la seule façon de forcer le gouvernement à reculer et au retrait pur et simple de la Loi Travail, voilà la perspective. Résister à leurs provocations est une autre tâche qui implique une dénonciation systématique des violences policières et une solidarité sans faille pour exiger l’abandon des poursuites pour tous les camarades interpellés depuis le 9 mars. #OnVautMieuxQueÇa ! #MêmePasPeur !


Facebook Twitter
Tribune. Stop à la criminalisation du soutien à la Palestine !

Tribune. Stop à la criminalisation du soutien à la Palestine !

Surveillance olympique : des centaines de milliers de parisiens seront contrôlés par QR Code

Surveillance olympique : des centaines de milliers de parisiens seront contrôlés par QR Code

Toulouse. 33 organisations appellent à se rassembler contre la criminalisation du soutien à la Palestine

Toulouse. 33 organisations appellent à se rassembler contre la criminalisation du soutien à la Palestine

Nouveaux dispositifs policiers et surveillance accrue : l'offensive sécuritaire se déploie à Brest

Nouveaux dispositifs policiers et surveillance accrue : l’offensive sécuritaire se déploie à Brest

« Sciences Po a le droit d'évacuer » : Glucksmann soutient la répression des étudiant·es pro-Palestine

« Sciences Po a le droit d’évacuer » : Glucksmann soutient la répression des étudiant·es pro-Palestine

Simplification administrative : des annonces creuses qui préparent des offensives d'ampleur

Simplification administrative : des annonces creuses qui préparent des offensives d’ampleur

Solidarité ! Un militant BDS convoqué à Montpellier après la plainte d'un sénateur PS

Solidarité ! Un militant BDS convoqué à Montpellier après la plainte d’un sénateur PS

Durée d'allocation, durcissement des règles : Attal précise son offensive contre l'assurance chômage

Durée d’allocation, durcissement des règles : Attal précise son offensive contre l’assurance chômage