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Un logement digne pour tou·te·s !

Des réfugiés occupent un bâtiment vide à la fac du Mirail après avoir été expulsés d’un squat : solidarité !

Suite à l’expulsion d’un squat à Saint-Martin-du-Touch par la Mairie de Toulouse deux cents personnes se sont retrouvées à la rue ce 25 octobre. Dès le lendemain, grâce à la solidarité d’étudiants, une centaine d'entre eux ont pu trouver refuge dans un bâtiment désaffecté de l’université du Mirail.

Jeanne Terrik

30 octobre 2023

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Des réfugiés occupent un bâtiment vide à la fac du Mirail après avoir été expulsés d'un squat : solidarité !

Jeudi 26 octobre, Epicure,l’ancien bâtiment de l’ISTHIA (Institut supérieur du tourisme, de l’hôtellerie et de l’alimentation) aujourd’hui inutilisé par la fac du Mirail a été occupé par une centaine de réfugiés, y compris des enfants en bas âge, qui la veille ont été violemment expulsés du squat de Saint-Martin-du-Touch. En effet, à quelques jours de la trêve hivernale, ce sont 200 personnes du squat qui ont été mises à la rue. L’opération a débuté dans la nuit, à partir de 4 heures du matin, et a mobilisé une vingtaine de fourgons de la gendarmerie, des effectifs de la PAF, de la police municipale et de la préfecture. Une expulsion dont s’est félicité Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse, dans un post sur X/tweeter, “Soulagement, ce matin, avec l’évacuation du squat de Saint-Martin-du-Touch, que nous demandions depuis longtemps”.

Une expulsion violente par la police qu’Ibrahim nous raconte : “Ils sont arrivés ce matin, ils ont cassé les portes. [...] Ils étaient 5, 6 dans la chambre avec la torche sur moi, une torche dans les yeux”. Clémentine et Rémi d’Utopia 56, sont arrivés sur les lieux peu après l’expulsion et expliquent “qu’il n’y a pas de solution miraculeuse puisque les personnes expulsées de ce squat sont renvoyées vers des hébergements d’urgence dont elles ont déjà été expulsées ! On déplore le report du problème alors que ces gens devraient être logés !”

Naturellement, la solidarité s’est exprimée rapidement, quelques dizaines d’étudiants du Mirail et des associatifs se mobilisant immédiatement pour leur trouver une solution d’urgence.

Dès le lendemain, l’ensemble des personnels et étudiants de la fac du Mirail ont reçu un mail de la direction de l’université pour condamner l’occupation du bâtiment Epicure.
Dans ce mail Emmanuelle Garnier, la présidente de l’université, qualifie l’occupation du bâtiment « d’intrusion ». Elle recycle en fait le même argumentaire que la direction de l’université Paul Sabatier avait déjà utilisé contre l’occupation d’un bâtiment désaffecté par des Mineurs Isolés Etrangers (MIE) en dépeignant un « bâtiment [qui] présente des risques majeurs d’hygiène et de sécurité pour les personnes qui y sont installées ». La présidence justifie ainsi préventivement une future demande d’expulsion à motifs humanitaires alors que l’hiver approche.

Une politique de la présidence de l’université qui s’ajoute à celle de Moudenc, particulièrement
à l’offensive contre les personnes sans-papiers et les plus précaires.

Depuis mai dernier, la politique de ce dernier, en lien avec la préfecture, a mis à la rue sans solutions de relogement près de 500 personnes (dont plus de 200 enfants) dans le cadre d’une politique de fermeture des places en hébergement d’urgence. Cette politique qui cible les plus précaires, parmi lesquels les personnes immigrées sont surreprésentées a conduit a une situation des plus dramatiques. À l’heure actuelle, 145 familles et 287 mineurs se trouvent ainsi contraints de dormir dans des gares, des parcs, voire dans des locaux poubelles

Pour éviter l’expulsions des jeunes du bâtiment d’Epicure et à l’image de la mobilisation à l’université de Paul Sabatier où 300 personnes se sont rassemblées en soutien aux MIE la semaine dernière, organisons la solidarité et le soutien sur nos lieux d’études en lien avec les étudiants et personnels de l’université ! Empêchons toute possibilité d’une intervention policière et de l’expulsion du bâtiment !

Alors qu’environ 29 000 logements sont vides à Toulouse, dans la droite lignée de l’offensive xénophobe et raciste menée par Darmanin avec sa future loi immigration, les priorités de la préfecture et de la mairie sont claires : réprimer, et priver de conditions de vie les plus minimales les réfugié.es et les sans-abris.

Systématiquement, dans ce combat pour l’accès de toutes et tous à un logement digne, l’Etat et ses institutions rappellent qu’il ne peut leur être fait aucune confiance. Le relogement de ces réfugié.es dans des conditions dignes ne pourra qu’être imposé et arraché par la lutte des réfugiés et de toutes les organisations qui les soutiennent.

Par cette lutte, c’est bien un combat plus large qui doit être mené : pour la réquisition de tous les logements vides contre la spéculation immobilière et le mal-logement, et pour la régularisation de tous les sans-papiers, contre l’offensive xénophobe, raciste et anti-sociale du gouvernement.


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