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Politique criminelle

En 6 ans, 13 631 lits supprimés : face au Coronavirus, un système de santé fragilisé

Les suppressions de lit dans les hôpitaux qu'ont orchestrées les gouvernements de Hollande et Macron entraînent aujourd'hui des conséquences gravissimes en pleine crise sanitaire. Agnès Buzyn a beau affirmer que le système de santé est “robuste” et “bien préparé”, c'est avec des moyens insuffisants que doivent travailler les soignants pour sauver nos vies.

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Le directeur général de la Santé Jérome Salomon, sur France inter ce lundi 16 mars, affirmait craindre une “éventuelle” saturation des hôpitaux, face à l’aggravation de la crise. Une crainte quasiment effective dans le Grand-Est, région gravement touchée par la pandémie. “L’ouverture des lits COVID ne suffit plus, l’établissement est quasi à bout des moyens qu’il peut déployer” a déclaré le chef des urgences de Mulhouse. Le constat est sans appel. Dans le combat contre la pandémie, le corps hospitalier démarre sa lutte avec de sérieuses faiblesses.

En effet, en 7 ans, l’hôpital public français n’a cessé d’être fragilisé. Entre 2013 et 2019 seulement, l’hôpital public a perdu 13 631 lits, 78% des suppressions de lits ayant concerné le secteur public. Cette baisse de la capacité d’accueil vise à réduire les hospitalisations à temps complet et favoriser les hospitalisations partielles. Ce dispositif s’avère moins coûteux pour l’Etat, cherchant continuellement à faire des économies dans le service public pour inciter les patients à se tourner vers des cliniques privées aux bénéfices juteux. En effet, tout en justifiant ces mesures drastiques par la création de lits de jour, ces nouveaux moyens ont principalement bénéficié aux établissements privés. Des infrastructures dont l’implication dans la lutte contre l’épidémie du Coronavirus reste encore à prouver, à l’heure où les médecins alertent sur un débordement criminel des hôpitaux publics.

Cette mesure, associée à une coupe budgétaire d’1,7 milliards d’euros en 2017 opérée par le gouvernement Macron, a généré une forte dégradation des conditions d’exercice et de la qualité d’accueil des patients, avec des aides-soignants ainsi que des infirmiers débordés et sous-payés. Des conditions de travail invivables, qui ont entraîné un non renouvellement des effectifs par le biais de l’épuisement, pour un métier qui est aujourd’hui en première ligne de la pandémie. Des soignants méprisés, précarisés, poussés à bout par un "virage ambulatoire" vers la privatisation, et sur lesquels aujourd’hui l’intégralité de la population compte, gouvernement compris.

Le corps hospitalier, avec le collectif inter-urgence notamment, n’aura pourtant pas manqué de dénoncer cette situation pendant la grève de l’hôpital public démarrée en mars 2019, en réclamant une hausse des moyens, des effectifs, et des salaires.

Un an plus tard, ces revendications n’ont pas été écoutées, alors que l’hôpital public fait face à une crise sanitaire inédite et grandissante, révélant au grand jour des fragilités dénoncées depuis des années : manque de matériel, manque de masques, manque de gel, manque de lits, manque de postes, manque de moyens.

En réponse à cela, le gouvernement se contente de quelques encouragements, sans mesures matérielles pour aider les patients à ne pas s’effondrer au travail. Cette politique néolibérale s’avère plus que jamais irresponsable. Déjà bien en retard, l’Etat doit largement augmenter les moyens de l’hôpital public dans le cadre de la lutte contre le Covid-19, sur le simple principe du droit d’accès à la santé pour tous, à l’heure où les soignants alertent d’un risque de saturation et donc de sélection des patients à l’entrée de l’hôpital. En ce sens, ce renforcement doit être définitif, à l’aide des cotisations patronales et d’un impôt sur le revenu fortement progressif. Le gouvernement Macron doit augmenter massivement la capacité d’accueil des hôpitaux, fournir davantage de matériel de protection, et augmenter drastiquement les salaires de tout le personnel médical, pour améliorer les conditions de travail et de vie des soignants en première ligne, et ainsi augmenter les effectifs.


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