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Pourquoi Révolution Permanente ne soutient pas Mélenchon – partie II

Jean-Luc Mélenchon et la « France Insoumise » : Et si on parlait de la France qui soumet ?

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À moins de trois mois de l’élection présidentielle, la question internationale est particulièrement absente du débat politique. De fait, il semblerait que depuis la « libération » d’Alep, les morts auraient cessés, les guerres devenues silencieuses. Pourtant, en ce moment même, les massacres continuent notamment au Yémen sous l’égide de l’Arabie Saoudite et de ses principaux fournisseurs d’arme, dont la France. C’est un silence complet et coupable qui sévit dans la campagne présidentielle. Étonnamment, c’est au détour de déclarations d’Emmanuel Macron que la question internationale s’est réinvitée dans le débat. L’ex-banquier a qualifié la colonisation de « crime contre l’humanité ». Suite à ces déclarations, la droite et l’extrême-droite ont poussé en toute logique des cris d’orfraie. De son côté, Jean-Luc Mélenchon a condamné la colonisation tout en affirmant que « la colonisation est un fait qui doit concerner les historiens ». Des déclarations du candidat de la « France Insoumise » qui marque une certaine ambiguïté. L’occasion pour Révolution Permanente de préciser que loin d’être soumise, la France est avant tout un pays qui en soumet d’autres.

La campagne de Jean-Luc Mélenchon attire la sympathie de grand nombre d’électeurs de gauche déçus du gouvernement de François Hollande et du PS ainsi que des électeurs qui votent traditionnellement « à gauche de la gauche ». Pourtant à l’heure où le nationalisme xénophobe et raciste gagne de larges secteurs de la classe ouvrière et des opprimés au milieu d’une profonde crise des partis traditionnels, les envolées patriotiques de Mélenchon posent de véritables questions.

En effet, le patriotisme exacerbé par Mélenchon n’est pas une nouveauté. Il était déjà présent dans ses discours lors de la campagne présidentielle de 2012, quand Mélenchon était le candidat du Front de Gauche. Dans la campagne actuelle, il semble y avoir un approfondissement de cette orientation. Cela se voit évidemment dans le nom même de la campagne mais aussi dans d’autres symboles comme l’éviction presque totale du chant de l’Internationale dans ses meetings.

Le nationalisme et l’exaltation de la France traverse tous les domaines abordés par le candidat Mélenchon : l’économie, l’écologie, les réformes politiques…

Ce tournant discursif et politique marque un éloignement de plus en plus grand du candidat de la France Insoumise vis-à-vis des traditions internationalistes et anti-impérialistes du mouvement ouvrier, même si le PCF stalinisé avait déjà largement entamé cette tradition. En ce sens, ses discours et prises de position sont plus proches de l’idéologie nationaliste et « assimilationniste » de la 3ème République que d’une politique de rupture radicale et socialiste avec le capitalisme impérialiste.

La France, une nation « universaliste » ou une puissance impérialiste et coloniale ?

A la différence du FN affichant un nationalisme ouvertement xénophobe et raciste, que Mélenchon qualifie de « nationalisme ethno-communautariste », le nationalisme du candidat de la France Insoumise en propose une autre version,d’apparence plus « sympathique ». Il s’agit d’un nationalisme républicain où peu importe l’origine ethnique des citoyens, ce qui compte c’est « l’amour pour la patrie », pour la France, qui nous unifie tous. Et cette France doit être une nation où les citoyens, en défendant les intérêts nationaux, défendent les « intérêts de l’humanité », une nation à vocation « universaliste » par la transmission de ses valeurs à l’humanité toute entière.

Or, ce patriotisme qui propose la création d’une communauté nationale, au-delà des origines des individus, autour de valeurs partagées et surtout de l’allégeance à la République, on pourrait le rapprocher de la tradition « assimilationniste » de l’État colonial français. Une idéologie développée surtout à partir de la 3ème République à la fin du XIX siècle et bâtie sur l’écrasement de la Commune de Paris de 1871. Cette politique visait à créer un récit national basé sur l’illusion que les colonisés étaient des « Français comme les autres » pour assurer la légitimité de la domination de la France dans ses colonies.

Mais Mélenchon se dit jacobin, son inspiration c’est la Révolution de 1789. Son mythe fondateur est ainsi celui de « l’esprit de la Révolution Française » qui substituera à la « mission civilisatrice » la « vocation universaliste » de la France. Comme il a expliqué dans son (maintenant) célèbre meeting holographique : « la France n’est jamais si grande que quand elle se pense comme une composante de l’humanité universelle. (…) Nous sommes là pour nous penser avec notre niveau de culture, d’éducation, de préparation, notre incroyable richesse accumulée grâce à nos anciens. Nous sommes là pour répondre de nos devoirs devant l’humanité universelle, non seulement comme Français mais en se pensant comme être humain ».

Cependant, ce que cette façon de poser la question du patriotisme et du rôle de la France dans le monde « oublie » c’est que l’assimilation en tant qu’instrument de la colonisation combinait la recherche d’une « cohésion nationale imposée » à une violente négation de l’identité culturelle et nationale des sujets colonisés. Cette négation qui se trouve dans les fondements du racisme d’État, héritage direct du colonialisme français. Ce même racisme d’État qui se sert du prétexte de soi-disant « valeurs universelles » comme la laïcité ou instrumentalise la lutte pour les droits des femmes pour se justifier. Ce racisme d’État qui est à la base des violences policière quotidiennes dans les quartiers populaires habités majoritairement par des personnes issues des anciennes colonies françaises. Les cas de l’assassinat d’Adama Traoré ou celui du viol de Théo sont là pour nous le rappeler.

Une autre conséquence de ce discours nationaliste c’est la négation, non d’un passé colonial lointain, mais de l’actualité coloniale de l’État français. En effet, comme on peut tous être français indépendamment de notre origine ethnique, il n’y a aucune contradiction à ce que des territoires aussi éloignés que la Guadeloupe, La Réunion, Mayotte ou la Nouvelle Calédonie, entre autres, puissent être considérés « naturellement » comme appartenant à la France. Des colonies dont on a changé la façon de les appeler, des peuples dont les identités sont opprimées voire niées, étranglés par une économie de dépendance tournée vers la métropole.

Il n’est pas anodin en ce sens que par exemple dans le cas du viol de Théo, Mélenchon condamne l’événement mais comme le fait d’individus isolés ou d’un groupe d’individus à l’intérieur de la police, dont il demande l’exclusion, mais aucunement comme le résultat du racisme structurel de l’État français et d’une politique consciente de la part des forces de répression dans ces quartiers. Et dans le cas des territoires coloniaux français, qu’on appelle hypocritement DOM-TOM, Mélenchon est un fervent admirateur de la puissance maritime française, qui n’est possible que grâce à la possession de ces territoires colonisés, et semble par ailleurs, comme on verra, très fier que la France soit présente dans les cinq continents.

Non, la France n’est pas une nation à vocation universaliste, pas plus qu’elle n’est le pays des droits de l’Homme, elle est avant tout une puissance coloniale et impérialiste.

La France, une puissance pour la paix ou une puissance guerrière ?

Jean-Luc Mélenchon a dédié ses vœux pour 2017 à la politique internationale. Dans cette adresse il a exposé son idée d’une « France non-alignée » face aux rivalités montantes entre les Etats Unis et la Russie : « je sais combien souvent mes propos sont déformés, transformés, jusque et au-delà du risible (…) Il faudrait s’aligner ! Je ne m’alignerai pas. La politique que je défends est une politique non-alignée. A mes yeux la France n’est pas une nation Occidentale, c’est une nation universaliste. Elle n’a rien à faire dans ce que l’on nomme (…) l’Occident. La France (…) n’a rien à faire dans l’alliance politique qui a survécu à la fin du monde de Yalta qui est l’OTAN ». Et au meeting à Lyon il revient sur la politique de défense de l’Europe et le rôle de la France : « Il ne saurait être question d’accepter cette folie qu’ils ont trouvée pour se substituer au rêve moribond de l’Europe. Ils nous ramènent maintenant une soi-disant Europe de la Défense. On se demande contre qui on va se défendre. L’Europe de la défense c’est l’Europe de la guerre et nous sommes pour l’Europe de la paix. Et la France n’a à être le fourgon qui accompagne aucune armée ».

Pour Mélenchon donc la France doit se déclarer « non-alignée » car ce seraient des puissances internationales, notamment les États-Unis à travers l’OTAN, qui l’entraîneraient dans des guerres et conflits, la réduisant même à un « fourgon qui accompagne des armées » étrangères. Or, comme c’est décrit de manière brillante dans le rapport de janvier dernier de l’association Survie, « Cinq guerres pour un empire », aucune puissance étrangère ou l’OTAN n’a entraîné la France à intervenir en Libye, au Mali, en Côte d’Ivoire, en Centrafrique, à installer des bases permanentes au Tchad ou au Burkina Faso ces dernières années. Ce ne sont pas non plus les États-Unis qui ont obligé la France à bombarder l’Irak et la Syrie. Au contraire, la France avait une position bien plus agressive et belliqueuse sur ce dossier que les États-Unis qui venaient d’un échec militaire en Irak. Ce sont les intérêts impérialistes de la France qui l’ont amené à lancer pratiquement une guerre par an depuis 2011.


Cependant, c’est cette même France impérialiste et guerrière qui devrait, selon Mélenchon, s’allier à des pays émergents pour constituer ce bloc « non-aligné » : « nous ferons machine dans un tout autre sens : la sortie de l’OTAN et la constitution d’un nouveau bloc qui refuse de s’aligner sur le choc de puissances du moment. Pour ce qui nous concerne, nous devons nous tourner vers les nations émergentes avec lesquelles nous partageons un destin puisque nous sommes présents sur les cinq continents (…) le moment est venu de penser à une francophonie politique ». Mélenchon propose ainsi que la France impérialiste devienne la partenaire soi-disant d’égal à égal avec des pays semi-coloniaux dont elle-même participe à l’oppression.

Car le problème serait ailleurs, au niveau de l’OTAN, une institution intolérable dominée par les États-Unis qui entraînent le monde dans des guerres. Cependant, il en va tout autrement pour ce qui est de l’ONU. Cette institution internationale, qui selon le candidat de la France Insoumise est « le seul organisme représentatif de toute l’humanité », devrait être la garante de la paix dans un monde où la France serait à l’initiative. Que l’OTAN soit une institution néfaste, pro-impérialiste et faiseuse de guerre ne fait aucun doute. Mais l’ONU (au sein de laquelle la France fait partie du très antidémocratique groupe de 5 pays à disposer du droit de véto) n’est pas moins complice des atrocités des puissances impérialistes. Pour ce qui est de la France par exemple, toutes ses interventions militaires lancées ces dernières années ont eu le soutien d’une résolution du Conseil de Sécurité de l’ONU (Libye, Mali, Côte d’Ivoire, Centrafrique, etc.).

Enfin, quand on parle de la paix et du rôle de la France on ne peut pas oublier que la France est l’un des principaux marchands d’armes dans le monde. Elle se trouve parmi les trois principaux pays exportateurs d’armements. La France vend des armes partout mais surtout à des régimes assassins comme celui d’Arabie Saoudite, de l’Egypte, d’Israël, elle avait même vendu des armements au régime de Khadafi en Libye et à Bashar Al Assad en Syrie avant le déclenchement de la guerre civile. Ces ventes sont impossibles sans une implication active du gouvernement, comme on a pu le voir avec le gouvernement Hollande, champion sur ce terrain. Précisément, sur la question de la vente d’armes, il n’est un secret pour personne que Jean-Luc Mélenchon est un grand admirateur des avions de chasse Dassault et de la puissance de l’industrie française de l’armement et se réjouit à chaque contrat réussi pour celle-ci.

La France, loin d’être un pays qui contribue à la paix dans le monde, est au contraire un grand faiseur de guerre, l’un des principaux marchands d’armes et élément déstabilisateur dans plusieurs régions du globe.

Un protectionnisme solidaire, pour protéger qui ?

Le protectionnisme est la traduction économique de la politique nationaliste, et vice-versa. Le candidat de la France Insoumise nous propose une version « de gauche » de ce protectionnisme qu’il appelle le « protectionnisme solidaire ». Il est surtout question « d’indépendance » pour la France. Il l’expliquait ainsi aux « Assises du produire en France », devant un parterre de chefs d’entreprises en septembre 2016 : « la patrie a besoin d’indépendance. Ce n’est pas être chauvin que de le dire. C’est être responsable. La stratégie générale de relocalisation des activités ne veut pas dire l’enfermement. Elle se réclame d’un protectionnisme solidaire. Le protectionnisme pour taxer les marchandises qui n’ont pas à entrer parce qu’elles sont dans la concurrence déloyale ». Et par concurrence déloyale on entend des marchandises qui ne respectent pas les normes sociales et environnementales françaises.

En réalité, même si les critères évoqués sont différents, ainsi que la rhétorique, la logique du protectionnisme de Trump ou le protectionnisme dit solidaire reste la même : protéger l’industrie nationale de la concurrence internationale. Et dans le cadre du capitalisme, la protection de l’industrie nationale signifie la protection des capitalistes nationaux. En effet, quand Mélenchon évoque la « stratégie générale de relocalisation des activités », cela ne signifie rien d’autre que la fermeture d’entreprises ailleurs, le chômage des travailleurs d’ailleurs. Il s’agit d’une logique qui en fin de compte met en avant la préférence des travailleurs nationaux face à ceux des autres pays et donc la mise en concurrence entre eux.

Quant aux travailleurs en France, même dans l’éventualité de la création de postes de travail, rien ne peut garantir que cela ne se fera pas au détriment des conditions de travail. Les capitalistes français, même en acceptant éventuellement certaines conditions et restrictions, continueront à vouloir exporter. Pour cela il leur faudra avoir des prix compétitifs au niveau international, ce qui se traduit dans le cadre du système capitaliste par une surexploitation de la main d’œuvre. Cela rentrerait en contradiction par exemple avec des mesures comme la réduction du temps de travail ou encore l’augmentation des salaires. A moins que l’on pense à un système où les entreprises françaises seraient autorisées à délocaliser, et donc surexploiter les salariés d’ailleurs, quand la production est destinée au marché mondial.

Mais mettre tout cela en pratique exige la rupture avec certains traités dont la France est signataire. Et voici comment l’expliquait Mélenchon toujours devant un auditoire de chefs d’entreprises : « je réclame la sortie des traités européens qui prévoient et organisent le dumping social et fiscal (…) dont est victime l’activité économique française. Car la France s’est constituée autour de ses plans, de son État, de sa vision à long terme. Et par conséquent la vision étriquée de l’Europe allemande, où il s’agit de renier sur tout (…) n’est pas bon pour la France qui est structurée toute entière autour de cette économie mixte qui met en parallèle et en cohabitation les méthodes du public et celles du privé chaque fois que cela est possible et nécessaire ».

Les traités européens ainsi que l’Union Européenne elle-même sont une victoire très importante pour les capitalistes européens, notamment ceux des pays centraux du continent. Et en ce sens, effectivement ils organisent la précarité des travailleurs sur l’ensemble du continent. Cependant, la France, ou plutôt les capitalistes français, ne sont nullement des « victimes » de ces traités. La France est au cœur du projet européen, ses industries et ses banques sont parmi les principaux bénéficiaires de ces traités. Donc, la « dénonciation » des traités, qui ne sont pas plus allemands que français, ne sert qu’à alimenter un sentiment chauvin et un discours anti allemand, si cher à la tradition stalinienne et réformiste française.

En réalité, Mélenchon ferait bien de s’intéresser de temps en temps à d’autres traités qui perpétuent la domination impérialiste française sur une grande partie de l’Afrique à travers le système du franc CFA, héritage direct du colonialisme où Franc CFA ne signifiait rien d’autre que « Franc des Colonies Françaises d’Afrique » (le nom a changé depuis même si le sigle reste le même). Ce système monétaire a été mis en place en 1945 et regroupe aujourd’hui 15 pays de l’Ouest et du centre d’Afrique. C’est un mécanisme qui rattache le franc CFA à l’euro et dont le trésor français est le garant de sa convertibilité fixe obligeant les banques centrales des pays en question à verser 50% de leurs réserves à la France. Ce système donne une arme économique et politique énorme à l’impérialisme français, comme cela s’est vu lors de la crise ivoirienne en 2011.

On pourrait dire autant sur les traités et réglementations commerciales imposées aux colonies françaises actuelles (DOM-TOM) envers qui, comme pour ses ex colonies africaines, la France a une dette historique qui ne pourrait être payée que par l’expropriation sans indemnisation ni rachat et sous contrôle des travailleurs des entreprises du capital impérialiste français.

Internationalisme et anti-impérialisme

Le nationalisme xénophobe et raciste partagé par le FN et tant d’autres tendances de droite et extrême droite est la peste pour le mouvement ouvrier et les classes subalternes. Mais le nationalisme républicain, à vocation « universaliste », proposé par Jean-Luc Mélenchon n’est nullement une solution pour contrer cette progression des idées réactionnaires. Au contraire, il entretient et augmente la confusion dans les têtes des milliers de jeunes et salariés qui voient avec sympathie Mélenchon et qui veulent contrer la montée de la xénophobie et de l’extrême droite.

Mais ce récit nationaliste est intrinsèque au projet politique de Mélenchon. Un projet qui consiste malgré tout en une conciliation de classes, une entente entre les salariés, le patronat et l’État aboutissant éventuellement sur une « meilleure répartition des richesses » mais sans remettre en cause le système capitaliste. Le patriotisme, le nationalisme républicain, viendrait unifier les différentes classes autour de l’amour pour la France en créant l’illusion de la disparition des contradictions qui les divisent.

Karl Marx disait dans une célèbre citation qu’un « peuple qui en opprime d’autres ne saurait être libre ». C’est pourquoi « notre » France, celle des travailleurs et des classes populaires, ne pourra affirmer son « insoumission » qu’en combattant la France qui soumet ses frères et sœurs de classe.


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