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Après la bataille du rail

Les mauvais chiffres de la SNCF

Après avoir dépecé nombre d’acquis (statut, régime spécial de retraite, etc.) au nom de la compétitivité, la touche finale avant la grande braderie de la privatisation consiste maintenant à passer à la vitesse supérieure dans les réductions.

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Initialement publié sur le site du NPA
[Crédit photo : O Phil des contrastes]

Au cours de l’année 2018, la SNCF a supprimé 10 emplois par jour (non-remplacement des départs, baisse de 30 % des embauches en CDI…). Bien qu’elles soient souvent dissimulées au nom de la « révolution numérique », les attaques contre l’emploi se font dans la perspective de l’ouverture à la concurrence et de l’éclatement de la SNCF en 5 sociétés anonymes d’ici la fin de l’année 2019. En résumé, « la SNCF de 1937 est en train de disparaître pour la SNCF de 2020 », comme l’annonce son PdG.

Et pour cela, tous les coups sont permis. Après avoir dépecé nombre d’acquis (statut, régime spécial de retraite, etc.) au nom de la compétitivité, la touche finale avant la grande braderie de la privatisation consiste maintenant à passer à la vitesse supérieure dans les réductions d’effectifs. Le bilan social 2018, qui devrait sortir d’ici peu, confirme cette tendance lourde.

Les réorganisations sont tellement nombreuses qu’elles n’ont pas le temps de se mettre en place avant que de nouvelles voient le jour, avec à chaque fois des suppressions de postes. Il existe même une sorte de pôle emploi interne qui regroupe 4 000 à 5 000 cheminotEs en recherche de postes.

Situation anxiogène

C’est une forme de management : créer une situation anxiogène poussant à la recherche de « solutions individuelles » et tenter par là-même d’empêcher des réactions collectives. Tout cela engendre une souffrance au travail terrible, poussant entre autres au départ de nombreux cheminotEs.

Pour exemple, sur l’année 2018, le nombre de ruptures conventionnelles a augmenté de 86 % par rapport à 2017, le nombre de démissions de 34 % et celui des départs volontaires, qui est passé de 298 à 678, de 127 % !

Pour accélérer le processus (et tenter de calmer les ardeurs de celles et ceux qui s’opposent), chaque jour, près de deux cheminots sont licenciés (676 sur l’année). Et alors qu’ils représentent autour de 10 % des effectifs, 22 % des licenciements concernent les contractuelEs : la SNCF se sert des salariéEs sans le statut – mais aussi des CDD et intérimaires – comme première variable d’ajustement.

Enfin, au moment où le gouvernement annonce un nouveau recul de l’âge du départ à la retraite, la direction envisagerait un « plan de départs volontaires » d’environ 5 000 cheminotEs, notamment pour les plus ancienEs. Une enveloppe de 70 millions d’euros est déjà prévue pour les « reclassements » de SNCF Mobilités…

Les bons chiffres des cheminotEs

À l’opposé, la résistance reste forte. Sur l’année 2018, il y a eu en moyenne 4,62 jours de grève par cheminot. C’est de loin la plus forte mobilisation depuis 1995, ou une grève avait paralysé le trafic pendant 3 semaines (5,82 jours de grève/cheminot en moyenne), ce qui montre à quel point, avec une telle combativité, la grève du « 2 jours sur 5 » du printemps était une aberration. Avec le mouvement des Gilets jaunes, rares sont les ronds-points sans cheminots, sans parler des nombreuses tentatives – mêmes minoritaires – de regroupement dans les manifs, en gilets orange. Enfin, il existe en ce moment plusieurs conflits locaux et des mobilisations contre les licenciements de collègues combatifs.

Malgré la défaite du printemps 2018, l’affaire n’est pas pliée et la colère que suscite la politique de Macron et de la direction de la SNCF pourrait bien éclater de nouveau.


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