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Analyse

Loi omnibus. En Argentine, une semaine de crise politique, répression et résistance

Fragilités de Milei au Parlement, répression, actions de l'extrême-gauche, des syndicats combatifs et des assemblées de quartier, rôle de contention du péronisme : Eduardo Castilla revient sur la situation en Argentine après une semaine importante.

Eduardo Castilla

4 février

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Loi omnibus. En Argentine, une semaine de crise politique, répression et résistance

Depuis le début, la loi Omnibus a été présentée comme une bataille épique par le pouvoir exécutif. Convaincu par son propre récit, il avait annoncé au Congrès que les 56% des voix obtenues lors du scrutin présidentiel constituaient une approbation explicite de son programme d’ajustement. Rugissant d’arrogance, il a tenté de domestiquer les blocs d’opposition. Cependant, il s’est heurté à la mécanique du Parlement, où sa faiblesse lui impose une politique de compromis. Une fissure s’est ouverte entre le discours et la réalité. Le « rien à négocier » est devenu la couverture rhétorique pour les concessions au bloc des gouverneurs et députés collaborationnistes. Et la loi Omnibus est passée de 664 articles à environ 300.

Malgré les insultes présidentielles, le PRO, l’UCR (droite traditionnelle) et Hacemos Coalición Federal (péronisme de droite) se sont présentés à la classe dirigeante comme « responsables » de la garantie d’une gouvernabilité. Dans ce qui a constitué un véritable pacte entre extorqueurs, le gouvernement a obtenu leur approbation en général et l’opposition complice a reçu en retour des avantages pour les pouvoirs provinciaux et les grands patrons exportateurs. Confirmant l’importance de l’accord, la puissante Association des entreprises argentines (AEA) a célébré ce samedi le vote, qu’elle considère comme « un pas en avant » pour créer « des conditions qui favorisent les décisions d’investissement ».

Cependant, comme l’a écrit Jesica Calcagno ce vendredi : « le gouvernement a encore les mains vides : sans le vote article par article, il n’y a pas de demi-sanction (vote à l’Assemblée, NdT). Il est dans les limbes (...) Pendant le week-end, l’histoire va continuer, et le sort de la loi omnibus tient vraiment de la loterie : s’ils ne parviennent pas à un accord dans les prochains jours, La Libertad Avanza n’est pas assurée de pouvoir retourner en session et de poursuivre le vote article par article. Il lui faut en effet retrouver un quorum de 129 personnes. »

Une partie des négociations tendues se joue autour des ressources fiscales pour les provinces. A la tête du lobby, le gouverneur de Cordoue, Martín Llaryora, cherche à « conserver une partie de l’impôt PAIS ou du Fonds de garantie de la durabilité (FGS). C’est pourquoi le vote en général a été fait en tenant compte de l’élimination des articles qui avaient déjà été annoncés mercredi par le parti au pouvoir, à l’exception des deux qui se réfèrent à l’impôt PAIS et de ceux du FGS. De cette façon, le gouverneur dispose d’une arme pour continuer à négocier avec le pouvoir exécutif. »

Le débat à la Chambre des députés a révélé la fragmentation politique qui traverse la scène nationale. Les 144 votes « pour » ne concernaient pas seulement le parti au pouvoir et l’opposition complice. Mais aussi, entre autres, les députés de Tucumán qui ont obtenu leur siège sur les listes de Unión por la Patria (péroniste). Le « contre », quant à lui, a rassemblé les votes des députés de Unión por la Patria, de Socialistas de Santa Fe ou encore de Natalia de la Sota (Córdoba). A la dernière minute, les radicaux Facundo Manes et Pablo Juliano, ainsi que Margarita Stolbizer, membre de Hacemos, se sont joints au mouvement. S’y sont évidemment ajoutées les 5 voix du Frente de Izquierda – Unidad (FIT-U) qui ont porté les critiques les plus sévères lors de la session parlementaire.

Le vote article par article commencera mardi. On s’attend à un nouveau labyrinthe : outre le débat fiscal avec les provinces, de nombreuses autres questions restent en suspens. Entre autres, l’octroi de pouvoirs spéciaux au président, les privatisations, les modifications réactionnaires du code pénal qui s’attaquent au droit de manifester. Dans ces discussions difficiles, le bloc collaborationniste pourrait montrer plus d’une fissure, empêchant le gouvernement d’atteindre ses objectifs.

Malgré les modifications apportées au projet de loi initial, les pouvoirs spéciaux constituent toujours un point clé de la loi. Un danger puisqu’en cas de vote, il implique l’octroi à Milei de pouvoirs quasi-monarchiques, le transformant, comme l’a résumé Myriam Bregman, en un « singe avec un couteau ». Le projet de loi devra également passer par le Sénat.

Là, les négociations entre le gouvernement et les blocs d’opposition semblent toujours dans l’impasse. Pour le parti au pouvoir, le scénario est plus complexe. L’opposition péroniste est relativement plus forte et pourrait imposer encore plus de changements à la loi. Dans cet enchevêtrement de tensions, la mobilisation de la rue pourrait être un facteur susceptible de s’opposer à l’approbation finale de la loi Omnibus. Cela nécessite un saut dans la mobilisation et dans les mesures de lutte. Cela implique que la CGT sorte de sa passivité et appelle à la poursuite de la grève nationale dans le cadre d’un plan de lutte.

Au cours de la semaine tendue qui vient de s’écouler, l’opposition la plus cohérente s’est à nouveau concentrée du côté du Frente de Izquierda, comme cela avait été le cas lors de la discussion en commissions. Myriam Bregman, Nicolás del Caño, Christian Castillo, Alejandro Vilca et Romina del Plá ont ouvertement dénoncé les conséquences de la loi omnibus et le plan d’ajustement dans son ensemble. Mercredi et jeudi, ils ont dénoncé la répression féroce qui se déroulait dans les rues pendant la session. Ils sont d’ailleurs allés au-delà des discours, quittant le Congrès pour être avec ceux qui souffraient et affrontaient les gaz, les coups et les tirs des forces fédérales. Ce rôle s’est également vu sur les réseaux sociaux. Un rapport publié par DinamarcaPR indique que « durant les trois premiers jours du débat sur la loi omnibus, Myriam Bregman a été la députée la plus influente, suivie par Fernando Iglesias et Leandro Santoro ». Ajoutons que Nicolás del Caño était cinquième de ce classement.

Loi Savoy, loi FMI

Négociée en partie dans les couloirs d’un hôtel (l’hôtel Savoy), la « loi Savoy » est aussi - comme l’a dénoncé Christian Castillo ce vendredi - une loi FMI. Façonnée selon les directives de l’organisation internationale, elle fait partie intégrante d’un ajustement sauvage qui se prolonge avec le méga-DNU, les hausses de tarifs et l’inflation persistante. Tronçonneuse et mixeur, pour reprendre la symbolique choisie par le président pour représenter son attaque féroce contre les majorités laborieuses. Déployant un cynisme incroyable, l’organisme qui impose un ajustement féroce « prévoit » en même temps une baisse de 6 points de l’activité économique pour 2024 [1]. Quémandant des dollars à Washington et dans le monde, le gouvernement fait le pari de montrer sa détermination et d’afficher une volonté d’ajustement crédible aux yeux du grand capital financier international. Cette stratégie est à la base de sa rhétorique musclée.

La férocité répressive déployée dans les rues y trouve également son origine. Faisant appel à la rhétorique répétée du « droit de circuler », le gouvernement cherche à liquider le droit constitutionnel de manifester. En menant une répression sauvage, il cherche à créer une angoisse chez tous ceux qui veulent aller manifester. Dans ce travail d’intimidation, les forces fédérales ont violé le protocole anticonstitutionnel qu’elles prétendent respecter : la répression s’est déployée sur les trottoirs. Elle s’est accompagnée d’une chasse violente, qui a duré des heures, avec l’agression et l’interpellation de journalistes et de photographes. Une attaque directe contre la liberté de la presse. Paradoxalement, les grands médias ont encouragé le climat de répression féroce qui a permis les attaques contre les journalistes et les photojournalistes. Pendant trois jours, ils se sont livrés à une stigmatisation frénétique des « violents » et de « la gauche ». Ils ont ainsi accompagné le récit officiel.

Un avenir de tensions

Au milieu des tensions parlementaires, l’un des protagonistes de la semaine a prévenu : « Si le gouvernement ne s’engage pas sur la voie d’une coalition, il aura des difficultés ; on ne peut pas fonctionner comme ça pendant quatre ans. » Miguel Ángel Pichetto, acteur historique de la scène politique, conseille le gouvernement national. Il l’encourage à tenter une politique de coalition qui élargit la base de soutien à un programme d’ajustement anti-ouvrier que l’opposition complice partage. Ce conseil répond à un problème qui commence à prendre forme. La tentative bonapartiste du gouvernement se heurte aux limites imposées par le rapport de force institutionnel et que la rue commence à lui signifier. Laissée à elle-même, l’arrogance officielle devrait être source de nouvelles crises et tensions, aussi denses, voire plus denses que la crise actuelle.

La possibilité d’émergence d’un gouvernement de coalition - qui pourrait prendre différentes formes - dépendra dans une large mesure du sort réservé à la loi Omnibus. Bloquée dans les négociations entre le parti au pouvoir et l’opposition complice, elle pourrait emprunter plusieurs voies, dont celle de la rupture. Pour tenter d’esquisser des tendances générales, José Natanson identifie trois voies possibles dans El Dipló de février. La première est la réussite du projet de Milei, avec un gouvernement qui parvient à surmonter les obstacles et à imposer son plan : « Milei comme Menem » [en référence à l’ancien président argentin qui a opéré d’importantes attaques néolibérales après avoir imposé des défaites au mouvement ouvrier, NdT.]. La deuxième est un approfondissement de la crise qui « oblige Milei à courir dans les bras de Mauricio Macri (…) Une cohabitation à la Alberto-Massa, avec des représentants du PRO aux postes ministériels et une coalition législative, territoriale et patronale autour de l’ancien président ». La troisième est la voie « bonapartiste », avec Milei tentant d’imposer un gouvernement basé sur des mécanismes plébiscitaires : « Milei pourrait (...) appeler à une consultation populaire (...) ce serait une ressource symbolique de relégitimation plutôt qu’un outil concret de gestion, c’est-à-dire le contenu réel de l’objet de la consultation pourrait être arbitraire et jouer un rôle de manipulation. »

Aucun de ces scénarios ne peut éviter l’aiguisement de la lutte des classes. Il ne s’agit pas seulement de tensions politiques. Liés à l’exécution du plan économique sauvage ordonné par le FMI et les grands patrons, les perspectives de Milei conduisent à des affrontements aigus avec des fractions des masses ouvrières. Le déclin économique croissant suscite de nouvelles et dures protestations.
En réponse à ce danger social latent, le rapport des services du FMI souligne que « les autorités ont considérablement renforcé l’aide sociale par le biais de programmes d’allocations familiales et de coupons alimentaires, tout en s’éloignant des programmes sociaux distribués par des intermédiaires et en préservant la valeur réelle des pensions grâce à des primes discrétionnaires. »

Cependant, l’ajustement est un Kraken vorace, qui réduit et ravage les ressources. Comme l’a illustré le journaliste et consultant Hernán Lectcher, le Secrétariat au développement humain du ministère du Capital humain a dépensé zéro (0) peso pour l’alimentation en janvier. Une traduction en chiffres du mépris de la ministre Pettovello pour les plus humbles.

L’Argentine dite contestataire émerge de ce malaise social face à l’aggravation de la crise. Elle condense les tendances les plus profondes d’un rapport de forces social qui reste à définir. Rompant un cycle de démobilisation et de passivité qui durait depuis de nombreuses années, l’ajustement déclenche une activité par le bas qui va tendre à s’approfondir.

La rue a donné une première réponse le 20 décembre. Ce jour-là, le premier rôle est revenu au syndicalisme combatif, aux mouvements sociaux indépendants et à l’extrême-gauche, qui ont défié à la fois le protocole répressif et les discours frileux du péronisme. Une semaine plus tard, la CGT a fait appel à la justice pour attaquer le méga-DNU en justice. Cet appel a eu des effets plus importants que ceux souhaités par la direction du syndicat. Ce jour-là, [à l’occasion d’un rassemblement devant le Congrès le 26 décembre, NdT], le protocole répressif de Bullrich a à nouveau été rompu. La ministre a décidé d’ignorer les images aériennes montrant des rues coupées, mais le 24 janvier, la grève nationale a constitué une nouvelle étape dans la dynamique de la réponse sociale. La mobilisation a été massive malgré les limites imposées par les directions syndicales elles-mêmes. En acceptant un service de transport normal jusqu’à 19 heures ce jour-là, elles ont découragé à la fois la grève et limité le rassemblement devant le Congrès.

C’est à ce moment-là que les assemblées de quartier ont commencé à se développer, même si de façon initiale. Les assemblées culturelles se développent également, autour notamment de Unidxs por la Cultura. Elles sont devenues un acteur politique d’avant-garde sur la scène nationale. Elles sont l’expression authentique d’une tendance à l’auto-organisation qui rejette le verticalisme. Elles reprennent une tradition d’organisation née dans la grande rébellion de décembre 2001 et expriment, dans une certaine mesure, une réponse à la crise de la représentation politique. Le rejet de la « vieille politique » ne devient pas de l’anti-politique mais une nouvelle forme de politisation et de politisation qui suppose une participation active et consciente. Aujourd’hui, leur activité se concentre sur la lutte contre la loi Omnibus, le méga DNU et le protocole répressif. Elles constituent cependant une opposition politique profonde au modèle Milei. Cela nourrit la perspective de leur expansion dans le feu de la crise économique.

La semaine dernière, les assemblées sont descendues dans la rue pendant plusieurs jours. Elles ont convergé vers le Congrès à partir de différentes parties de la CABA (ville de Buenos Aires) et de l’AMBA (métropole de Buenos Aires) pendant trois jours. Jeudi après-midi, elles ont pris une part active dans la résistance à la répression féroce qui s’est déchaînée au Congrès. Avec les syndicats combatifs, l’extrême-gauche et les organisations sociales, elles ont résisté aux agressions des forces envoyées par Bullrich.

Inutilité et trahison

« Je préfère la trahison à l’insignifiance », a lancé Pichetto ce vendredi, dans une nouvelle phrase d’anthologie. Elle pourrait sans doute décrire plus d’une trajectoire au sein du vaste monde péroniste. Par exemple, celle de Daniel Scioli, qui est arrivé cette semaine au cabinet de Milei, laissant derrière lui un sillage de transformations. On se souvient encore de l’époque où il était présenté, en 2015, comme « l’alternative » à la droite incarnée par Macri. En ces temps de batailles rhétoriques, le péronisme parlementaire a exercé une opposition active à la loi Omnibus. Des dénonciations acerbes ont accompagné les débats. Mais cette rhétorique s’est accompagnée d’une position conservatrice dans le domaine de la mobilisation de la rue. Le péronisme choisit l’insignifiance.

La CGT se condamne à répéter le même scénario, en faisant publiquement pression sur les députés. Cette modération se poursuit alors que les balles en caoutchouc volent dans l’air autour du Congrès. Face à la férocité de la répression, la bureaucratie ne propose qu’un communiqué de presse. Celui-ci promet des « tempêtes » qui ne sont pourtant pas le résultat de leurs actions futures. Comme Pénélope, les directions syndicales tissent et défont leur œuvre dans l’attente d’un appel officiel à la négociation. En même temps, elles maintiennent une politique passive à l’égard des travailleurs formels des secteurs syndiqués, comme elles l’ont exprimé avant la grève du 24 janvier et après. Là où la continuité des négociations leur permet de ne pas trop perdre face à la montée de l’inflation, les directions syndicales reculent devant toute initiative qui encouragerait les travailleurs à se battre.

À la suite de la CGT, les mouvements populaires alignés sur le péronisme ont choisi la même voie de l’insignifiance. Ce vendredi, ils ont eu une « présence testimoniale » devant le Congrès, comme l’a dit Juan Grabois sur C5N. Critiquant ce qu’il appelle « l’avant-gardisme », ce dernier a pris ses distances avec les mobilisations qui venaient d’être réprimées deux jours de suite. Dans le même temps, il a choisi de s’associer à la stratégie de lobbying parlementaire déployée par la CGT. Sur un ton plus que modéré, il a demandé aux députés du bloc de dialogue de « réduire les dégâts » et de « changer les articles les plus graves ». En bref, il a demandé à Pichetto et Ritondo de ne pas être Pichetto et Ritondo.

Ce conservatisme traverse tout le péronisme. Il devient une tactique au service d’une autre stratégie : préparer le terrain électoral. Un « Hay 2027 » fondé sur l’érosion progressive de l’administration Milei. Cette attente est illustrée par Martín Rodríguez Yebra, qui affirme dans La Nación que
« Cristina Kirchner lit cette réalité et demande à ses partisans de patienter (...) Elle se tait publiquement parce qu’elle estime que les conditions ne sont pas réunies pour un affrontement direct avec le nouveau président (...) L’ancienne présidente n’a pas approuvé la grève prématurée de la CGT. Elle a seulement ordonné un accompagnement furtif des dirigeants de La Cámpora et des groupes qui la vénèrent. Elle préfère que l’extrême-gauche s’occupe du travail d’érosion par la rue. »

Ce conservatisme alimente le désenchantement des électeurs et sympathisants péronistes. Ce malaise fait partie d’un processus d’expérience politique en cours. Dans le même temps, on observe une sympathie croissante pour l’extrême-gauche, qui émerge dans la rue et au Congrès comme une voix puissante d’opposition à l’ajustement. Le péronisme répète son bilan de 2015-2019. Il se présente comme un futur véhicule électoral contre la droite tandis que sa « jambe sociale » permet l’avancée de l’ajustement. Il s’agite bruyamment au Congrès uniquement pour compléter la passivité des directions syndicales, sociales et bureaucratiques. Appliquée sous le gouvernement de Macri, cette « stratégie » a facilité la montée sidérale de la pauvreté et permis l’endettement illégal auprès du FMI. En même temps, elle a bloqué le développement d’une organisation de la classe ouvrière et des secteurs populaires capable de constituer un contre-pouvoir face au grand patronat. Avec la défaite de Macri, c’est la domination directe des PDG qui a perdu, mais elle a gardé son pouvoir intact, encourageant le développement de Milei, Bullrich et de l’extrême droite.

Attendre l’« usure naturelle » de Milei, c’est laisser passer une attaque globale contre les masses laborieuses. C’est faciliter les attaques des grands patrons, qui avancent de manière offensive avec des licenciements, des baisses de salaires et des conditions de travail précaires. Cela permet aussi de laisser s’installer un climat de répression constante contre toute forme de contestation sociale. En agissant comme une force politique d’endiguement de la colère, le péronisme politique et syndical empêche le malaise dont souffrent des millions de personnes de se transformer en une force de lutte massive dans la rue.

Dans son ensemble, le plan Milei implique un formatage régressif du pays dans l’intérêt du grand capital. Il n’admet pas de « réformes » progressistes. Il doit être mis en échec. Pour cela, il faut mobiliser toutes les forces de la classe ouvrière, des pauvres, des classes moyennes ruinées. Il faut miser sur l’émergence du mouvement des femmes et des jeunes. Il faut favoriser le développement d’une auto-organisation démocratique dans chaque quartier, dans chaque lieu de travail, dans chaque lieu d’étude. Qui doit gagner en force pour imposer à la CGT des appels à la lutte qui permettent de construire la perspective de la grève générale. Une grève générale qui, en paralysant l’ensemble de l’activité économique nationale puisse mettre en échec le projet patronal et ouvre la voie à une issue favorable à la grande majorité des travailleurs.

Dans cette perspective, il est urgent que de nombreuses organisations se donnent pour tâche de développer dès maintenant la mobilisation la plus large. Les organisations de défense des droits de l’homme, les organisations sociales, les mouvements populaires et les syndicats qui appartiennent aux différents courants qui composent Unión por la Patria ont une responsabilité. Elles ne peuvent pas attendre que Milei « s’épuise » alors qu’il continue à avancer.

Le pari stratégique du PTS-Frente de Izquierda est le développement de ce potentiel de lutte qui peut émerger autour de centaines de milliers, voire de millions, de personnes face à l’aggravation des crises. Le déploiement des tendances à l’auto-organisation pour développer un véritable pouvoir alternatif à celui des classes dominantes. La construction d’un outil politique des exploités et des opprimés qui leur permette d’agir sur la scène nationale pour construire leur propre issue, sur la voie d’un gouvernement des travailleurs et des masses populaires.


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