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Santé

« On travaille pour 5 euros le week-end » : des aides-soignantes en grève contre la mairie de Bondy

Ce mardi 3 janvier au matin, des aides-soignantes, avec l'appui de la CGT et de FO, ont installé un piquet de grève dans le hall de la mairie de Bondy. Elles sont venues dénoncer une baisse significative de leur salaire et le sous-effectif qui les touchent. Une colère adressée au maire de Bondy, responsable de cette baisse de salaire.

Noah Rapa

3 janvier 2023

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Crédits photos : CGT et FO Simad de Bondy

L’équipe du SIMAD (service infirmier de maintien à domicile) s’est mise en grève ce mardi 3 janvier. « La raison de cette colère ? Une paye où les week-ends sont payés 5,18 euros brut par jour !  », nous raconte I., aide-soignante. Depuis 2019, en raison d’une reconnaissance de pénibilité de leur fonction et du travail effectué en jour férié ou le dimanche, les aides-soignantes étaient payé 170 euros la journée. « Avec le nouveau maire, on s’est vu baisser nos salaires du jour au lendemain, sans aucune explication », dénonce Ma., aide-soignante de Bondy.

« On a des métiers très pénibles et lourds de responsabilité. Moi cela fait un an que je n’ai pas pris un seul jour de congé. Quand je vois d’autres collègues dans le monde hospitalier en France qui se mettent en arrêt-maladie parce qu’elles sont à bout, ça ne me choque même pas. On est épuisées. » nous confie Ma.. Un sentiment qui se confirme à la lumière de la situation actuelle à Thionville, où 55 infirmiers et aides-soignants sur 59 sont en arrêt maladie, ce qui cause de graves dysfonctionnement.

D’après certaines informations auxquelles les grévistes ont eu accès, la mairie de Bondy embauchent des intérimaires pour pallier les absences sur le week-end. «  Jusqu’à 300 euros. Et la mairie doit dépenser encore plus, puisqu’elle paye aussi la boîte d’intérim. Elles préfèrent payer le prix fort, plutôt que d’augmenter nos salaires et améliorer nos conditions de travail de façon pérenne. Cette manœuvre vise à nous décourager », selon I., elle aussi aide-soignante.

« Dans notre liste de revendications, on réclame un IFSE (prime regroupant un ensemble de prime, ndlr) de 300 euros par mois et le rétablissement d’une astreinte payés 78 euros », nous explique Ma.. Outre les revendications salariales, l’équipe du SIMAD demande une meilleure contractualisation pour deux nouveaux agents tout juste embauchés et des embauches de vacataires pour pallier les absences et les congés.

« Bondy, c’est la ville de tous les possibles », nous raconte un délégué syndical de FO, qui conjointement avec la CGT, ont déposé un préavis de grève du 3 au 31 janvier. « Depuis juin dernier, de nombreux services publics ont connu des problèmes de fonctionnement. Beaucoup d’agents ont connu des problèmes de paye. » En ce qui concerne les aides-soignantes, le problème n’est pas dû à des dysfonctionnements incontrôlables, mais bien à une décision prise par la mairie de Bondy.

« Il faut savoir que nos salaires dépendent de l’enveloppe que l’ARS (Agence régionale de santé) donne à la mairie. Ensuite, cette dernière nous redistribue l’argent selon ses modalités. Nos salaires baissent et on se demande où va l’argent », nous dit Ma.. L’année dernière, cette enveloppe a augmenté pour permettre aux aides-soignantes de pouvoir mieux vivre avec leurs salaires.

Une situation qui touche l’ensemble de l’hôpital public. Les économies réalisées sur le dos de celles et ceux qui font tourner le pays ne passe plus. Les salaires ne rattrapent même pas l’inflation et plongent une majeure partie des travailleuses et travailleurs dans la précarité. Couplé au sous-effectif, en grande partie imputable aux conditions de travail terrible, le métier n’attire plus grand monde. Une tendance qui se renforcera avec la future réforme des retraites qui repoussera l’âge de départ à la retraite, une énième attaque contre les travailleuses et travailleurs essentiels à notre société.


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