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Paris. 400 sans-abris occupent la place des Vosges pour obtenir les hébergements qui leur reviennent

Ce jeudi 29 Juillet, 400 sans-abris dont des familles avec enfants et des mineurs isolés ont installé leurs tentes sur la très touristique place des Vosges à Paris pour faire valoir leurs droits. Une action organisée par le Collectif Réquisitions qui lutte pour visibiliser ces travailleurs que l’État abandonne à la rue.

Louis McKinson

29 juillet 2021

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Crédits photo : Photo Twitter/Droit au logement

Depuis 13h ce 29 juillet, la place des Vosges accueille sous tente 400 personnes sans abri dont 90 mineurs venus exiger des solutions « dignes et pérennes » comme l’indique leur communiqué. Dans ce dernier, le collectif et les mal-logés déclarent qu’ils « resteront sur place jusqu’à l’obtention pour tou.te.s d’un hébergement digne, dans l’attente de leur relogement ».

C’est déjà la 9ème opération pour le Collectif Réquisitions qui regroupe plusieurs associations et collectifs qui militent pour les droits des personnes mal logées, sans abri, avec ou sans papiers, ou exilées. Cette initiative commune qui rassemble notamment le DAL, Utopia56, le COPAF ou Solidarité Migrants Wilson a été créé il y a huit mois afin de faire face à l’augmentation accablante du nombre de personnes sans logis - et ce alors même que le nombre de logements vides augmente d’année en année.

Selon l’INSEE la France n’accumule pas moins de 3 millions de logements vides dont 400 000 rien qu’en Ile-de-France. En 2019, le taux de logements inoccupés à Paris représente 17% du parc immobilier contre 14,1% en 2014.

L’autre branche de la contradiction, c’est qu’il y a, en France, quatre millions de personnes mal logées soit 6% de la population selon le dernier rapport de la fondation Abbé Pierre..
En plus du défaut criant de l’application de la loi de réquisition, le collectif lutte pour « la mise en place d’une structure de premier accueil inconditionnel pour les personnes nouvellement arrivées sur le territoire ». Régulièrement dispersés par la police beaucoup de personnes sans solution d’hébergement sont contraintes de vivre dans l’errance. Comme le rappelait le défenseur des droits à la suite des quatre jours et quatre nuits d’occupation du square villmain, sévèrement réprimé, : « De plus en plus loin des lieux d’accueil de jour, des dispositifs d’aide et des lieux de rendez-vous administratifs et médicaux, ils n’en sont que plus éloignés de leurs droits ».

Comme nous le rappelle encore les images de la véritable chasse à l’homme que la police avait mené lors de l’évacuation de la place de la République occupé par 500 réfugiés cet hiver, que ce soit par la répression ou la stigmatisation, l’État ne laisse pas d’autre choix aux mal logés et aux associations qui les soutiennent que de s’exposer dangereusement là où elles sont persona non grata pour être prises en charge. Selon le collectif les occupations menées depuis son existence ont néanmoins réussi à faire héberger près de 3000 personnes.

Si la crise du logement est structurelle sous le capitalisme il revient à la politique migratoire raciste du gouvernement et à la bonapartisation du régime de rendre toujours plus inhumaines la vie de milliers de femmes, d’hommes et d’enfants à la rue. A ce titre il est plus que jamais impératif de se battre pour la réquisition des logements vides et la régularisation immédiate de tous les sans-papier en dénonçant l’hypocrisie de l’État. Du reste il ne faut pas se leurrer sur le fait qu’une politique d’accueil et de logement digne puisse être portée par l’État capitaliste. Au contraire, il faut imposer les revendications de la lutte pour le logement à l’agenda général des luttes contre les attaques à venir comme la lutte contre la réforme des retraites ou l’assurance chômage.


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