C’est une nouvelle manifestation historique. Plusieurs dizaines de milliers de manifestants ont répondu à l’appel du comité justice et vérité pour Adama pour battre le pavé ce 13 juin. C’est une nouvelle fois, une mobilisation massive, comme le montrent les images filmées en hauteur.
Merci @Acrobate94, vous êtes notre héros ❤#JusticePourAdama #GenerationAdama https://t.co/S9w1MfQfAF
— La Vérité Pour Adama (@laveritepradama) June 13, 2020
La manifestation devait se dérouler de République à Opéra. Mais après s’être époumoné contre le groupe d’extrême-droite Génération Identitaire, dont la banderole déployée d’un toit de la place de la République a été déchirée par des voisins, l’immense cortège a été confronté à la répression policière. Un dispositif important était mis en place pour éviter tout lancement de la manifestation. Rien à voir avec le très petit cortège de policiers qui, la veille, pouvait défiler en toute tranquillité sur les Champs-Elysées avant d’être reçu place Bauveau.
Alors qu’une manifestation sauvage se lançait, les gaz lacrymogènes se sont abattus sur la foule. Des scènes qui rappellent celles de la manifestation historique du 2 juin dernier, là-encore contre les violences policières.
C’est alors que la manifestation a été interdite de manière scandaleuse par la préfecture de police prétextant qu’un manifestant aurait proféré une insulte antisémite. Une interdiction de manifestation que dénonce l’avocat Arié Alimi dans un tweet.
Bonjour Monsieur le prefet. Mentir en relayant une video d'extrème droite où l'on entend une seule personne proferer une insulte antisemite sans savoir si elle est manifestante pour decredibiliser une manif antiraciste relève de la pure propagande. #prefetlallement https://t.co/GwgIIoni6Z
— Arié Alimi (@AA_Avocats) June 13, 2020
Cela n’a pas entamé la détermination des personnes présentes, bien décidées à pouvoir manifester ce 13 juin. Même si les médias dominants ont cherché à minimiser la taille du cortège, ce qui là aussi dresse un parallèle édifiant sur la couverture, la veille, de la manifestation à 40 des policiers, même BFM, au vu de la masse de gens présents place de la République, a filmé des images qui témoignent de l’ampleur de la mobilisation.
Assa Traoré : "Il faut que le rapport de force soit encore plus fort" pic.twitter.com/bCZclKwHwg
— BFMTV (@BFMTV) June 13, 2020
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La nécessaire convergence du mouvement anti-raciste et du mouvement ouvrier
Lors de la conférence de presse tenue place de la République au milieu de la foule, Assa Traoré elle-même a annoncé comme une évidence la participation du collectif justice et vérité pour Adama à la manifestation des soignants du 16 juin. « Bien évidemment, on sera là » a t-elle déclaré. Un message fort et qui tape juste, tant la nécessité de la convergence des mouvements ouvrier et anti-raciste est aujourd’hui un enjeu central.
En tête de manif les familles de victimes de violences policières : Babacar Gaye, Ibrahima Bah, Sabri Chouhbi, Adama Traoré... Et 6 camions de police empêchent la marche de démarrer#GenerationAdama #JusticePourAdama #JusticeForGeorgeFloyd #BlackLivesMatter pic.twitter.com/DjHfxxM2bo
— Révolution Permanente (@RevPermanente) June 13, 2020
Depuis les cortèges du NPA et NPA Jeunes, rassemblant des étudiants et des travailleurs de différentes entreprises, Anasse Kazib, cheminot militant à Sud Rail et au NPA-Révolution Permanente, va dans le même sens. Après avoir appuyé sur la situation sociale de la période, des Gilets jaunes au quartiers populaires en passant par les différents mouvements de grève, Anasse explique que, pour le mouvement ouvrier, « il est nécessaire de créer des jonctions avec les quartiers populaires, le mouvement féministes, les écolos, pour frapper ensemble sur le même clou : la bourgeoisie et le gouvernement »
C’est pourquoi il est nécessaire de converger massivement sur la date du 16 juin, nouveau temps forts de mobilisation qui doit être un point d’appui pour construire ces éléments de jonctions des différents mouvements sociaux. Une chose est sûre, cette deuxième démonstration contre les violences policières témoignent de la profondeur du mouvement, ouvrant la voie à une mobilisation historique en France contre le racisme d’Etat et les violences policières. Un nouveau casse tête à gérer pour le gouvernement, qui enchaîne les confrontations avec des mouvements qui, chacun à leur manière, ont eux aussi été historiques.