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Surveillance de masse

Pour « protéger » des violences policières, Castaner propose la surveillance de masse

L’un des axes de travail proposés par Castaner inclut la généralisation des caméras piétons et la vidéosurveillance. Alors que depuis des années les images de violences policières sont diffusées sur les réseaux sociaux, il est plus que douteux que cette surveillance de masse ne permette aux victimes et leur famille d’obtenir justice.

Jean-Michel Larhot

9 juin 2020

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La mort de Georges Floyd des mains de la police de Minneapolis a déclenché un large mouvement de révolte, tout d’abord aux États-Unis avant de s’étendre très vite au reste du monde. En France, le lien a été fait avec les affaires de ces dernières années et en particulier le cas d’Adama Traoré dont les proches se battent depuis 4 ans pour obtenir justice. Mardi dernier, à Paris et partout en France, plusieurs dizaines de milliers de personnes se sont mobilisées pour demander justice pour Adama et l’ensemble des victimes de violences policières.

Face à la mobilisation, Macron a annoncé vouloir s’attaquer à ce problème et a chargé les ministres de l’Intérieur et de la justice du dossier. Alors que Nicole Belloubet a annoncé vouloir se pencher sur le dossier d’Adama Traoré, Christophe Castaner a annoncé une série de mesures concernant les forces de répression. Entre la fin des étranglements et la visibilité des matricules, Castaner a annoncé la généralisation des caméras piétons.

Ce dispositif consiste en des caméras miniatures portées par les policiers et tournant en permanence. L’objectif avoué est de garder une trace des interactions des policiers avec le reste de la population et ainsi de les dissuader de commettre des « bavures ».

Il est pour le moins légitime de douter que ces caméras vont empêcher des violences policières ou être utilisées pour condamner des policiers suite à des violences. En effet, depuis des années, les images de violences policières sont diffusées sur les réseaux sociaux. Ces images sont souvent sans équivoques et vues par des centaines ou des milliers de personnes et pourtant ne conduisent jamais à la moindre condamnation.

A titre d’exemple, pendant le confinement, une vidéo a été diffusé montrant clairement le racisme des policiers. Suite à ces images, les jeunes ayant filmé la scène ont subis l’intimidation de la police, tandis que les policiers n’ont, à notre connaissance, pas été inquiétés. De plus, depuis les manifestations contre la loi Travail et surtout suite aux mouvements des Gilets jaunes, la violence de la police s’étale même au cœur des grandes villes, et toujours sous les caméras des téléphones portables avant d’être rendues visibles sur les réseaux sociaux.

Force est de constater que ces images n’apportent pas la condamnation des policiers incriminés ni même leurs jugements. Il est pour le moins douteux que des images similaires prise par la police elle-même conduirait au même résultat. Pire, ces images, pourraient être coupées de façon audacieuse pour justifier l’intervention des policiers.

Ainsi, ce qui est proposé pour lutter contre les violences policières ce n’est rien d’autre que son renforcement par la mise en place de la surveillance de masse. En effet, les caméras piétons comme la multiplication des caméras de surveillance ne peuvent présenter un progrès pour les victimes de la police. Ces images seront dans le pire des cas utilisées contre les victimes de violence policière, et deviendra prétexte à justifier et étendre la surveillance généralisée.


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