Ce mardi, 2000 étudiants sont sortis dans la rue contre le projet de privatisation de l’université et de casse de l’enseignement supérieur du gouverneur bolsonariste de São Paulo, Tarcísio. Cette manifestation, décidée en Assemblée générale à l’université de São Paulo s’inscrit dans le mouvement de grève des étudiants commencé depuis la semaine dernière dans différentes filières.

La mobilisation a commencé le 18 septembre dans le département de Lettres, lorsqu’une assemblée de 800 étudiants a voté l’entrée en grève pour exiger l’embauche de professeurs nécessaires à maintenir certains cours comme le coréen ou le japonais. En effet, alors que l’université de São Paulo (USP) est une des cent meilleures universités du monde, les étudiants de lettres dénoncent des cours surpeuplés et la fermeture de certaines disciplines par manque de professeurs titulaires à cause des baisses de budgets et de la précarisation de l’université.

La semaine dernière, en réponse à la décision du directeur de la Faculté de Sciences Humaines de l’université de São Paulo de suspendre les cours et de fermer les bâtiments universitaires mobilisés, le mouvement s’est généralisé à d’autres filières. Le 19 septembre, une assemblée générale de l’université a voté la grève étudiante. Dans le département des ingénieurs, une assemblée a réuni plus de 300 personnes et récemment ce sont les étudiants en droit, réunis à 600 en assemblée générale, qui ont rejoint la grève.

« Mardi, on a été 2000 étudiants en manifestation, c’est historique. On doit s’inspirer des alliances entre ouvriers et étudiants dans les années 1970, pour construire un rapport de force contre toutes les attaques du gouverneur de Sao Paulo » nous explique Bianca, militante au collectif « Faísca », l’organisation sœur du Poing Levé. Alors que le gouverneur de São Paulo s’apprête à passer de nouvelles attaques pour privatiser les services de transports et d’eau, elle appelle les étudiants à se lier à la grève des salariés du métro le 3 octobre pour « unir la force des étudiants et des travailleurs contre la privatisation des services ».

Alors que l’extrême-droite à la tête du pays multiplie les offensives à l’encontre des travailleurs et de la jeunesse, la grève des étudiants de Sao Paulo conjuguée à l’appel à la grève des syndicats pourrait bien être le point de départ d’un grand mouvement de réponse aux attaques du gouvernement. Une mobilisation qui témoigne de l’importance de construire la réponse à l’extrême droite et aux mesures anti-sociales par l’organisation à la base, et qui à l’international, montre la voie pour les luttes étudiantes contre la casse des universités. De quoi inspirer les étudiants des universités françaises contre qui Macron prépare de nouvelles attaques.