Un responsable d’Europol, Brian Donald, a en effet déclaré « Il n’est pas déraisonnable d’estimer que nous parlons ici en tout de plus de 10000 enfants », avant d’ajouter « Nous ne savons pas où ils sont, ce qu’ils font et avec qui ». Ainsi, il est très probable que ces enfants, dont beaucoup ont étés séparés de leur famille par la guerre en Syrie, aient été récupérés par des filières criminelles d’esclavage ou de prostitution.

Les difficultés à traverser les frontières et la nécessité, bien souvent, de se cacher pour ne pas être renvoyé à la misère et à la guerre facilitent la prolifération de réseaux mafieux s’enrichissant grâce au trafic humain. Les médias traditionnels dénoncent avec courage ces réseaux. On en oublierait presque que les Rafales qui bombardent la Syrie sont fournis par des hommes comme Dassault — patron, entre autres, du Figaro —, qui n’a jamais vendu autant d’armes qu’en 2015, année d’arrivée massive de ces enfants.

Heureusement, les institutions européennes sont là ! Brian Donald soutient qu’« Il y a en Allemagne et en Hongrie des prisons dans lesquelles la grande majorité des détenus sont là en raison d’activités criminelles liées à la crise migratoire ». Rassurez vous les enfants ! La police européenne veille sur vous ! Brian oublie sans doute qu’en Hongrie la chanson c’est plutôt camps de concentration pour les familles de réfugiés, traitements pires qu’à des chiens, tirs à balle réelle sur les migrants, murs de barbelés et traque ! Par contre, il n’y a évidemment pas sujet à polémique concernant la politique migratoire de l’Allemangne, âme charitable de l’Europe, et premier pays contributeur à Frontex, la police des frontières aux milliers de morts, pas très regardante sur l’âge de ses victimes.

Tout de même, Brian « superflic » précise que « tous ne seront pas exploités à des fins criminelles » ! Certains ont même peut-être rejoint leurs familles dans des camps s’ils ont réussi à passer entre les trafiquants, la police et les milices d’extrême droite qui ciblent les enfants comme en Suède. Milices qui, elles, n’ont par contre pas trop de soucis à se faire concernant la répression et les médias, comme en a témoigné le traitement médiatique de l’affaire du « riverain excédé ».